Le cheerleading, évolution plus sportive des pom-pom girls, gagne du terrain en France. Près de Pau, dans les Pyrénées-Atlantiques, la Lons Cheerleading Team vient de remporter pour la seconde fois le titre de championnes de France. Elles visent désormais Orlando et les championnats du monde, face aux géants américains.
Comme un air d’Amérique. À 8 200 km des États-Unis, les Silver Stars, une équipe 100% féminine, s’entraînent dans ce gymnase situé à Lons, près de Pau. Voltige, pyramide ou tumbling, des acrobaties au sol, la vingtaine de cheerleaders répètent inlassablement leur chorégraphie, avec un objectif : la Floride et ses championnats du monde.
6 000 adhérents
Loin des clichés qui entourent les pom-pom girls, le cheerleading est une discipline à part entière. “Au départ, les cheerleaders encourageaient les équipes de football américain sur les bords des terrains. Mais depuis, c’est devenue une discipline à part entière”, explique Julie Lanusse, la présidente de la Lons Cheerleading Team (LCT).
C’est vraiment un sport à part entière, ce n’est pas un loisir.
Audrey LacabeCoach des Silver Stars
Ce sport, incontournable aux États-Unis, gagne du terrain en France depuis une quinzaine d’années. “Ça se développe de plus en plus. Il y a sur la ligue 900 adhérents et en France, nous sommes environ 6 000”, chiffre Audrey Lacabe, l'entraîneuse des Silver Stars, l’équipe senior du club. Parmi ces 6000 adhérents, le LCT a dans son équipe les meilleures : les Silver Stars ont décroché pour la seconde fois le titre de championne de France en juin 2024.
Cinq heures par semaine
Un niveau d’excellence qui s'obtient par de nombreuses heures d’efforts : les athlètes s’entraînent en moyenne cinq heures par semaine. “Depuis janvier, nous avons ajouté des entraînements le dimanche en perspective des prochaines compétitions”, indique Audrey Lacabe.
Ici, toutes les indications sont données en anglais pour ne pas perturber les athlètes lorsque des coachs internationaux viennent prêter main-forte. “Ils apportent de nouvelles techniques, des méthodes pour s’améliorer”, explique la coach des Silver Stars.
Dans l’équipe, chaque athlète a une place dédiée : flyer pour celles qui réalisent les voltiges ou se trouvent en haut des pyramides, ou base pour celles qui soutiennent notamment les pyramides.
Il faut être légère, gainée et avoir une bonne perception de son corps dans les airs.
Océane Larrieu,cheerleader du LCT
"Je m’entraine aussi à côté pour être prête physiquement pour les performances.”
À ces compétences physiques, proche de celles des gymnastes, s’ajoute surtout un esprit d’équipe développé. “Il y a une vraie sororité. On s’entraine ensemble, on se voit en dehors, on se soutient dans les moments durs”, poursuit Océane Larrieu.
Dans la discipline, le collectif est la base de toutes les chorégraphies."Il faut que les filles puissent se faire confiance entre elles, sinon, ça ne marche pas", explique simplement Julie Lanusse.
Direction Orlando
Une véritable famille qu’a rejoint Léa Goral cette année. Déjà cheerleader aux États-Unis, elle a poursuivi la pratique en France, depuis trois ans. “Ce n'est pas du tout la même chose qu’aux États-Unis où les athlètes commencent très jeunes. Les coachs font ça depuis des années, ils sont beaucoup plus stricts, compare celle qui occupe à Lons le poste de base. Le niveau est beaucoup plus élevé, mais petit à petit, on s’améliore, nous aussi.”
En moins de deux ans, le LCT a en effet élevé son niveau, au point, en avril prochain, de se mesurer aux meilleures équipes internationales, lors des championnats du monde à Orlando, en Floride. “C’est une grosse compétition, avec beaucoup de public. On sait qu’il y a du niveau face à nos, mais on sera prêtes”, assure Léa Goral.
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“On peut se mesurer à quelques équipes”, avance même la coach des Silver Stars. Pour leur seconde participation, “un rêve dans une vie de cheerleader”, l’équipe Paloise compte bien montrer que les Françaises n’ont pas à rougir de leur niveau. La compétition se tiendra en avril prochain.
D’ici là, les cheerleaders de Pau doivent d’abord se qualifier. “La pression, on l’a toujours, mais mentalement, on s’y prépare et on sera prêtes pour livrer notre meilleure performance”, assure Océane Larrieu, qui espère ajouter une nouvelle médaille autour de son cou.