Eric Spitz durcit le ton après l'incendie de l'usine Lubrizol à Rouen. Le préfet a écrit personnellement à chacune des entreprises du département classées Sévéso tout en prévenant que des contrôles inopinés seraient réalisés.
Ce n'est pas Pierre-André Durand, préfet de Seine Maritime, qui dira le contraire. Certaines catastrophes placent les préfets au cœur de la polémique. La catastrophe, survenue à Rouen à l'usine Lubrizol, l'a placé sous le feu des projecteurs. Tant est si bien qu'aujourd'hui le quotidien Le Monde lui consacre un article le décrivant "seul face à tous". C'est peut-être ce que veut éviter Eric Spitz, préfet des Pyrénées-Atlantiques en prenant les devants. Savoir, prévenir, contrôler, c'est l'objet du courrier qu'il a adressé à chacune des entreprises concernées dans les Pyrénées-Atlantiques.
Il y a quelques jours Eric Spitz a en effet évoqué le thème des risques industriels dans les zones Seveso à l’occasion de la présentation d’un projet photovoltaïque sur le bassin de Lacq. Le préfet Spitz a annoncé qu’il s’était tourné vers les industriels du bassin pour leur demander des précisions, une sorte d’état des lieux des produits traités et des plans de sécurité mis en place.
Ce n’était pas des recommandations, c’était une instruction de me donner précisément la liste des produits qui étaient stockés et de réaliser un exercice en interne, c'est-à-dire de déclencher le plan d’organisation interne avant la fin de l’année, la nuit si possible, tout en sachant qu’il y aura des contrôles inopinés.
Le préfet a ainsi précisé qu’il avait écrit « personnellement à chacun des industriels ». La DREAL, direction régionale de l'environnement de l'aménagement et du logement, a établi une liste de l'ensemble des établissements classés Seveso en Aquitaine. Etablie en 2017, elle fait état de 16 entreprises Seveso (seuils hauts et seuils bas confondus) dans les Pyrénées-Atlantiques. Certains sites sont déjà pointés du doigts par les riverains notamment en terme de qualité de l’air. C’est le cas de la plateforme chimique de Lacq. Ils ont même porté plainte pour que leur voix soit entendue par les pouvoirs publics. Le préfet a récemment signé un arrêté exigeant des industriels l'inventaire des substances rejetées.