Régionales 2015 : Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, parmi les régions pouvant rester à gauche

Alors qu'elle est actuellement à la tête de 21 des 22 régions métropolitaines, la gauche est donnée comme la grande perdante des prochaines élections régionales. L'Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes devrait cependant rester dans le giron socialiste.

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S'il n'en reste qu'une, ce sera l'Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, les observateurs sont nombreux à envisager la victoire de la liste menée par Alain Rousset, l'actuel président PS de la région Aquitaine. Mais à deux mois de l'élection, rien n'est joué et les écarts entre les deux principales listes celle du PS conduite par Alain Rousset et celle de Virginie Calmels, chef de file de la droite et du centre, ne sont pas figés et semblent se resserrer.

3 régions peut-être 4 pour la gauche

Pour nombre de spécialistes, la gauche peut espérer conserver au mieux trois des 13 régions nées du redécoupage territorial : Aquitaine-Poitou-Charente-Limousin, Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon et la Bretagne, si la candidature de Jean-Yves Le Drian, actuel ministre de la Défense, est confirmée. Elle pourrait alors tirer la liste vers le haut.
Une quatrième région pourrait rester dans l'escarcelle de la gauche. Il s'agit de l'Île-de-France où l'incertitude est complète. Selon l'Ifop la liste de droite et du centre conduite par Valérie Pécresse (40%) et celle de gauche emmenée par Claude Bartolone (39%) sont au coude à coude.
Il faudra compter également sur les trois composantes du Front de gauche (PCF, PG, Ensemble) ont lancé lundi à Paris la campagne de leur liste commune aux régionales en Ile-de-France, affirmant viser "un score à deux chiffres".

Vers un vote sanction national ?

Après celles de municipales en 2014 et des départementales en mars dernier, la gauche s'expose au soir du 13 décembre à une nouvelle cuisante défaite. L'impopularité record de François Hollande constitue son handicap majeur -avec sa division- lors d'un scrutin où les enjeux nationaux pourraient bien prendre le pas sur les considérations locales. Ce réflexe de sanction nationale pourrait aussi être renforcé par la mise en place des grandes régions éloignant les centres de pouvoirs de nombreux territoires et diluant le sentiment de proximité.

Cette défiance à l'égard du président de la République est un handicap très important pour les candidats et les listes de gauche, notamment celles du PS


relève Yves-Marie Cann, directeur des études de l'institut Elabe.

Analyse de Patrick Lafarge, politologue

Le FN en force dans deux régions

Si la gauche paye l'absence de résultats du gouvernement sur le chômage, la droite aborde le scrutin sous la pression du Front national. "La déception à l'égard de la gauche est forte, mais elle reste aussi assez tenace vis-à-vis de la droite, notamment de Nicolas Sarkozy", résume Yves-Marie Cann.
Les Républicains et le centre - l'UDI, mais aussi désormais le MoDem - jouent la carte de l'union, avec des listes communes dans l'ensemble des régions. Mais le score de la droite dépend en particulier de la capacité du Front national à mordre sur son électorat.
Le FN est en position de force dans deux régions : Nord-Pas-de-Calais-Picardie et Provence-Alpes-Côte d'Azur. Selon un récent sondage, la présidente du FN, Marine Le Pen, devancerait même ses rivaux d'au moins 10 points dans le nord, avec 36% à 37% des voix au premier tour, et l'emporterait largement au second. Dans le grand sud-ouest, on surveillera particulièrement son score dans le département du Lot-et-Garonne avec son bastion de Villeneuve-sur-Lot mais aussi son implantation dans les zones rurales à l'image de la Charente, du nord de la Gironde ou de la Vienne.

Très nombreuses triangulaires

Avec un scrutin qui fixe à 10% des suffrages exprimés au premier tour la barre pour le maintien, le FN semble en mesure d'être présent dans la quasi-totalité des régions au second tour y compris dans la grande région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes. On se dirige pour cette élection de décembre vers un nombre inédit de triangulaires voire quadrangulaires.

L'analyse de Patrick Lafarge, politologue


 

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