"Il faut qu'on nous laisse les mains libres". La clinique de Châtellerault placée en redressement judiciaire dispose de six mois pour se relever

Après des années de déficit financier, la clinique de Châtellerault vient d'être placée en redressement judiciaire avec une poursuite d'activité de six mois. C'est le délai donné à l'établissement de santé pour redresser sa situation.

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Le tribunal de commerce de Poitiers a prononcé ce 15 janvier le placement en redressement judiciaire de la clinique de Châtellerault. Cet établissement géré par le groupe privé Kapa a maintenant six mois pour tenter de retrouver un équilibre financier.

Ça se complète bien avec l’hôpital, ce serait dommage de perdre la clinique. Ce sont deux structures différentes et il y a besoin des deux.

Une habitante de Châtellerault

Un relatif soulagement pour les 88 salariés du site qui pouvaient craindre une mesure plus radicale : la liquidation judiciaire. Sandra Chrétien est représentante du personnel et secrétaire du CSE de la clinique : "C’était une décision attendue, tout le monde souhaitait un redressement judiciaire parce que nous sommes très attachés à cet établissement et que ça permet de continuer l’activité pour nous et pour les patients."

Malgré le sursis de six mois, le personnel reste inquiet sur son avenir © Nicolas Ferro - France Télévisions

Mais l’hypothèse d’une fermeture demeure si la situation financière ne s’est pas améliorée dans les six mois à venir et cela inquiète les patients : « C’est embêtant parce que, plus ça va, moins on a de médecins. » Cette autre habitante de Châtellerault ajoute : « C’est d’autant plus inquiétant que la demande est de plus en plus importante et que, comme d’habitude, c’est le patient qui va en subir les conséquences et le parcours de santé qui va en pâtir. Ça se complète bien avec l’hôpital, ce serait dommage de perdre la clinique. Ce sont deux structures différentes et il y a besoin des deux. »

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Reportage de Marie Radovic et de Nicolas Ferro :

durée de la vidéo : 00h02mn04s
Après des années de déficit financier, la clinique de Châtellerault vient d'être placée en redressement judiciaire avec une poursuite d'activité de six mois. ©France télévisions

Cette décision judiciaire fait suite à cinq années de déficit et selon l’ARS (Agence Régionale de Santé), le groupe Kapa, propriétaire de la clinique, se serait peu à peu désengagé financièrement. L’établissement de santé a maintenant six mois pour redresser la barre, comme l’explique Nicolas Haddad, le directeur de la clinique Kapa : « L’idée générale est de pouvoir continuer notre activité et de trouver un plan pour pouvoir rembourser la dette. »

Ça donne un sursis et ça donne l’occasion aux collaborateurs de l’établissement de pouvoir montrer ce dont ils sont capables.

Docteur Josselin Kamga

Président de la commission médicale d'établissement

Il va donc falloir optimiser le fonctionnement de la clinique en réduisant les coûts et en augmentant les bénéfices. Le Docteur Josselin Kamga, président de la commission médicale d'établissement, confirme l’importance de cette poursuite d’activité : « Ça donne un sursis et ça donne l’occasion aux collaborateurs de l’établissement de pouvoir montrer ce dont ils sont capables. Les praticiens se sont réengagés à montrer que leur activité est indispensable pour le territoire et qu’ils sont capables de l’optimiser. Même avec nos collègues du public, nous n’arrivons pas à répondre à toute la demande sur le territoire. Donc, notre offre est indispensable et si elle était amenée à être mise encore plus en difficultés, ce serait un drame pour les usagers. »

L’an dernier, la clinique Kapa de Châtellerault a enregistré 9000 prises en charge © Nicolas Ferro - France Télévisions

L’an dernier, la clinique Kapa de Châtellerault a enregistré 9 000 prises en charge dont 5 000 interventions chirurgicales. Le Docteur Kamga estime qu’il faut faire encore mieux pendant ce sursis : « Moi, je ne suis pas financier, mais on a l’expertise de l’organisation des soins. Même deux mois, c’est suffisant pour savoir ce qu’on est capable de faire, pour peu qu’on nous laisse les mains libres, pour peu qu’on fasse confiance aux collaborateurs et qu’on les laisse proposer quelque chose de durable et de sérieux. Nous sommes en mesure de faire mieux », ajoute le Docteur Josselin Kamga.

Un mandataire judiciaire, nommé par le tribunal de commerce de Poitiers, devrait rencontrer prochainement la direction de la clinique.

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