Matinée agitée pour Emmanuel Macron qui est aujourd'hui dans la Vienne. Le ministre de l'Economie est venu visiter ce matin la centrale nucleaire de Civaux. Un comité d'accueil l'attendait.
Emmanuel Macron passe sa journée dans la Vienne dans le cadre de la semaine de l'industrie. Ce matin il était attendu à Civaux pour une visite de la centrale nucléaire. Près de 300 manifestants l'attendaient, notamment des militants de la CGT qui lui ont réservé un accueil bruyant et coloré. Une séquence à laquelle assistaient les journalistes qui couvraient la visite et qui avaient été emmenés par bus à Civaux.#civaux. #Macron . Arrivée des journalistes en bus... Pr "éviter " la manif !!! pic.twitter.com/AS0hPU9tau
— Marie-Noëlle Missud (@F3mnmissud) 17 mars 2016
Les salariés, dont la quasi totalité portaient les couleurs du syndicat CGT, ont dénoncé les propos tenus par le ministre le 8 mars à l'Assemblée nationale. Interrogé sur les difficultés d'EDF, Emmanuel Macron avait appelé l'entreprise à faire "des efforts collectifs". "Très longtemps, le compromis social sur EDF a été fait aux dépens de tout le monde, dans l'intérêt des seuls salariés" du groupe, avait-il alors affirmé."
"Quel mépris pour les femmes et les hommes d'EDF !", a jugé Sébastien Menesplier, secrétaire général adjoint de la Fédération CGT mines-énergie, devant les grilles de la centrale. Ces propos sont "inadmissibles" et le ministre "doit comprendre notre opposition, notre colère" face à la stratégie de l'Etat concernant EDF, a-t-il ajouté.
Les salariés présents ont aussi rappelé leur volonté de voir reporter le projet controversé de construction de deux EPR à Hinkley Point en Angleterre, ou la possibilité d'une ouverture du capital de RTE, la filiale de l'électricien qui gère le réseau de transport d'électricité, dont EDF est actionnaire à 100%. L'entreprise "doit se focaliser sur le grand carénage (programme de maintenance du parc nucléaire français, NDLR) ou le chantier de l'EPR de Flamanville 3" dans la Manche", ont-ils estimé.
Après cet accueil houleux, le ministre est sorti de sa voiture pour parler brièvement aux salariés, puis est entré dans la centrale, escorté par les manifestants et a été accueilli par le PDG d'EDF Jean-Bernard Lévy. Il devait aussi rencontrer les représentants syndicaux du site un peu plus tard
dans la matinée.
Le ministre n'a pas hésité à aller au contact des syndicalistes pour discuter avec certains de leurs représentants qui lui ont rappelé leur opposition aux choix stratégiques engagés par l'entreprise EDF. Le ministre s'est entrenu plusieurs minutes avec eux, sous les huées.