Aujourd'hui en France, près d'un tiers des chefs d'entreprise a moins de 30 ans et certains se lancent alors qu'ils sont encore étudiants. Ils peuvent ainsi assouvir leurs passions et leur quête d'indépendance. Portraits croisés de deux jeunes étudiants entrepreneurs de la Vienne.
Concilier formation et désir d’indépendance en créant sa propre entreprise, c’est ce que font de plus en plus de jeunes étudiants. Une tendance qui s’est accrue depuis la crise sanitaire du Covid-19. Et aujourd’hui, un tiers des chefs d’entreprise ont moins de 30 ans en France.
Mathis Paineau est l’un d’entre eux. Ce jeune homme de 23 ans habite la Vienne et il est passionné par l’aquariophilie.
Travailler en micro-entreprise dans le domaine qui est sa passion, c’est un bonheur total.
Mathis PaineauAuto-entrepreneur
En 2022, alors qu’il est étudiant en alternance dans une entreprise, Mathis franchit le pas : « J’ai ressenti la routine qui consiste à aller travailler tous les jours « métro, boulot, dodo » et mon envie d’indépendance a pris le dessus. Certes, travailler en entreprise, c’est bien, ça assure une stabilité, mais ça ne me passionnait pas tous les jours et de travailler en micro-entreprise, dans le domaine qui est sa passion, c’est un bonheur total. Je peux modeler mon planning comme je veux, je peux même travailler le week-end si j’en ai envie. Je travaille à n’importe quelle heure, à n’importe quel moment et c’est un point essentiel. Mais je pense qu’on travaille peut-être encore plus parce que la limite entre vie personnelle et vie professionnelle est très mince. Le soir à 23h30, je peux me retrouver à faire des devis ou des factures. Mais pour l’instant, j’ai trouvé mon équilibre », explique Mathis Paineau, auto-entrepreneur.
Avec une quinzaine de clients réguliers, Mathis parvient aujourd’hui à se dégager un salaire.
Ça m’a fait beaucoup grandir parce que franchement, au début, on n’a pas confiance en soi.
Enola MoreauAuto-entrepreneuse
Autre exemple avec Enola Moreau. Elle aussi s’est lancée il y a deux ans en créant une micro-entreprise, pour commercialiser ses affiches alors qu’elle était étudiante en alternance : « J’ai eu cette idée de dessiner des villes de la Vienne et j’ai vu que ça intéressait beaucoup de monde, des mairies ont voulu travailler avec moi et c’est pour ça que j’ai lancé ma micro-entreprise, parce qu’il fallait que ce soit reconnu. Du lundi au jeudi, je suis en entreprise et le vendredi, je suis à l’école à distance. Pour ma micro-entreprise, comme il me faut beaucoup de temps et que le week-end ne suffit pas, je travaille pas mal le soir », précise Enola Moreau.
Reportage de Marine Nadal et de Romain Burot

Enola Moreau confie aussi que cette aventure l’a fait évoluer sur le plan personnel : « Ça m’a fait beaucoup grandir parce que franchement, au début, on n’a pas confiance en soi, on se demande ce qu’on a de plus que quelqu’un d’autre. Et puis au fur et à mesure, avec des encouragements comme « C’est super ce que tu fais ! », les conseils des imprimeurs aussi, on finit par prendre confiance en soi. »
Et c’est de manière raisonnable que la jeune femme de 23 ans envisage son avenir : « L’idée serait de pouvoir faire un mi-temps quelque part pour m’assurer un salaire et continuer à développer ma micro-entreprise parce que c’est quelque chose que je ne veux pas lâcher et dont je suis fière. »
La jeune graphiste cumule aujourd’hui son activité d’auto-entrepreneuse, avec une alternance en entreprise et des cours en ligne pour décrocher son master.