Alors que la saison des fraises bat son plein, David Dumiot, maraîcher à Sèvres-Anxaumont, nous donne ses conseils et astuces pour avoir les plus belles fraises. Plus aucune excuse pour vous lancer chez vous.
Depuis quelques semaines, les fraises ont fait leur retour dans les rayons ou sur les étals des marchés. Ce plaisir sucré accompagnant les beaux jours pourrait donner l’envie de cultiver ses propres petits fruits rouges. Pour cela, pas besoin d’un grand terrain, les fraises peuvent même pousser en pot ou en jardinière.
David Dumiot lui, s’y est mis il y a déjà de ça cinq années. Ancien cuisinier et restaurateur, il a décidé de s’installer sur son domaine de Sèvres-Anxaumont pour démarrer la ferme du Picton gourmand. Spécialisé dans les petits fruits, il décide de s’orienter uniquement sur l’agriculture biologique. Il vend aujourd’hui ses fraises, myrtilles et autre framboises, directement sur les marchés comme celui de Montmorillon ou dans des petits magasins.
Fraisiers remontants et non-remontants
"Il y a tout d’abord de grands types de variétés de fraisiers, explique David Dumiot. Les remontants et les non-remontants. Pour avoir des remontants cet été, il aurait fallu les planter en mars, par contre c’est la bonne période pour planter des non-remontants qui donneront l’an prochain." Les fraisiers remontants produisent plusieurs fois dans l’année hors période de gel, mais des plus petits fruits, tandis que les non-remontants produisent une seule fois par an mais des fruits plus généreux. Parmi ces dernières, on retrouve notamment des variétés comme la ciflorette ou la rubis des jardins que cultive David Dumiot.
"Je conseille d’allier les deux types de variété, afin d’en avoir le plus possible et sur des périodes différentes, les non-remontants donnent jusqu’à juin et les remontants prennent ensuite le relais", détaille le maraîcher. Il est, selon lui, impératif de ne pas tout planter en même temps afin de ne pas subir les aléas climatiques sur la totalité de ses fraisiers. Il renvoie vers des producteurs professionnels de plants afin de se fournir en variétés de qualité.
Il ne faut jamais que ce soit sec, l'humidité doit être gardée en permanence.
Au moment de la plantation, tous les sols peuvent faire affaire, cependant les fraises n’aiment pas trop les sols trop calcaires. Selon son type de terre, il est possible que le sol manque de nutriments comme le phosphore et le potassium. "Il ne faut pas hésiter à rajouter du fumier, du compost ou de l’engrais naturel que l’on peut trouver en magasin", assure David Dumiot. Il glisse même un mot pour ceux qui voudraient cultiver en pot ou en jardinière : "Dans ces cas-là, les gens ont tendance à mettre uniquement du terreau, mais c’est bien de rajouter de la terre, quelle qu’elle soit, afin de mélanger tout ça pour qu’il y ait plus de nutriments pour la plante."
"Je mets le doigt dans la terre et si c’est encore humide, c’est bon"
Une fois planté, le fraisier demande eau et ensoleillement. Il ne faut jamais que ce soit sec ! L’arrosage doit être régulier et à petite dose. "J’ai ma petite technique pour savoir s’il faut arroser, je mets le doigt dans la terre et si c’est encore humide, c’est bon. Ce n’est pas le conseil le plus professionnel mais c’est efficace", sourit le maraîcher de la ferme du Picton gourmand. Afin de garder l’humidité en permanence, d’autant plus en période de forte chaleur, David Dumiot met un paillage autour de ses plants de fraise.
"Il est également possible de rajouter des protections à la manière de petites serres", ajoute-t-il, tout en précisant que cela sert avant tout à faire pousser plus vite ses fraises. Mais le conseil de David Dumiot le plus important est sûrement le plus étonnant. "Quand je donne l’astuce aux gens, ils ont du mal à me faire confiance au début, mais ils sont à chaque fois satisfaits", observe-t-il.
La patience comme maître-mot
À l’apparition des premières fleurs, il préconise de les couper. "Ça fend le cœur des gens car ils voient les premières fleurs apparaître, et sont pressés d’avoir des fraises. Ceux qui ne le font pas, se plaignent et disent que chez eux les fraises ne prennent pas ou n’ont pas trop de goût", assure David Dumiot. En coupant les premières fleurs, la plante se concentre sur sa pousse et accumule de l’énergie qui donnera plus tard, de biens meilleurs fruits. Si les premières fleurs sont laissées, la jeune plante donne le maximum de son énergie dans ses premiers fruits qui sont souvent petits et peu goûteux.
Il faut donc couper les premières fleurs, même si ça fait mal au cœur. "Pour les fraises, le mot d’ordre est la patience. Les gens veulent tout et tout de suite mais la nature a besoin de temps", insiste-t-il. Faites-lui confiance !
CARTE. La ferme du Picton gourmand - Sèvres-Anxaumont