Alexandre Benalla : nouvelles mises en examen, notamment pour le selfie avec une arme à Poitiers

Alexandre Benalla a été de nouveau mis en examen, hier mercredi, concernant d'autres faits de violences en marge du défilé parisien du 1er-Mai et pour l'épisode du selfie le montrant avec une arme dans un restaurant à Poitiers le 28 avril 2017. 

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Convoqué hier matin au tribunal de grande instance de Paris, l'ex-collaborateur d'Emmanuel Macron est ressorti du bureau des juges d'instruction dans l'après-midi avec une nouvelle mise en examen pour "port et détention non autorisé d'armes de catégorie B", et pour "immixtion dans l'exercice d'une fonction publique" et "violences volontaires en réunion sans incapacité".

Ces nouveaux soupçons concernent deux volets d'une même information judiciaire menée par trois juges d'instruction: d'une part, l'épisode du selfie le montrant armé, et d'autre part, des soupçons d'ingérence dans l'action de la police. Il est mis en cause pour son rôle dans une interpellation mouvementée intervenue au Jardin des Plantes à Paris, quelques heures avant les faits de violences de la place de la Contrescarpe, révélés par Le Monde, qui lui ont valu sa première mise en examen, le 22 juillet. 


Pistolet à eau ou vraie arme ?

Deux mois plus tard, le 24 septembre, Mediapart, avait publié une photo d'Alexandre Benalla, l'air détendu, semblant brandir un pistolet de type Glock à une époque où il n'était pas autorisé à porter une arme en dehors du QG d'En marche! La photo d'Alexandre Benalla, alors membre du service d'ordre de la campagne d'Emmanuel Macron, avait été prise le 28 avril 2017, dans un restaurant à Poitiers, à quelques kilomètres de Châtellerault où le candidat à l'Elysée venait de tenir un meeting.
Interrogé par les juges à ce sujet le 29 novembre, Alexandre Benalla avait prétendu qu'il s'agissait d'un "pistolet à eau" et ne pas se souvenir de ce selfie. Dans l'attente de vérifications, les juges avaient ce jour-là renoncé à le mettre en examen. Mais depuis, de nouveaux éléments apparus dans l'enquête semblent avoir mis à mal sa défense. Une note Tracfin a notamment révélé qu'il avait effectué des achats dans une armurerie les jours précédant ce cliché.
    
Hier mercredi, les juges l'ont également mis en examen pour son rôle présumé dans l'interpellation mouvementée d'un couple au Jardin des Plantes, à Paris. Alexandre Benalla avait déjà été mis en examen le 29 novembre pour l'interpellation litigieuse d'une troisième personne au Jardin des plantes.
Ce jour de 1er-Mai, le jeune homme de 27 ans et son ami Vincent Crase, ex-employé de la République en Marche, se trouvaient en "observateurs" embarqués avec les forces de l'ordre de la Préfecture de police.  


Suspicion de faux témoignages 

Depuis l'été, l'affaire Benalla, qui n'en finit pas d'empoisonner l'exécutif, a donné lieu à l'ouverture de cinq procédures judiciaires distinctes et de nombreux rebondissements.

Ce jeudi, le Bureau du Sénat a décidé de saisir la justice au sujet des déclarations sous serment de MM. Benalla et Crase lors de leurs auditions, "susceptibles de donner lieu à des poursuites pour faux témoignage". Il devait aussi trancher sur le cas de trois responsables de l'Elysée, pour "un certain nombre d'omissions, d'incohérences et de contradictions" relevées lors des auditions.

Les cas d'Alexandre Benalla, de son acolyte Vincent Crase et de Patrick Strzoda, directeur de cabinet d'Emmanuel Macron, sont transmis pour suspicion de faux témoignage devant la commission d'enquête sénatoriale, un délit passible de cinq ans de prison et 75.000 euros d'amende.

Le bureau du Sénat a également décidé de transmettre au Parquet les déclarations d'autres collaborateurs d'Emmanuel Macron, dont son bras droit, le secrétaire général de l'Élysée Alexis Kohler, et le général Lionel Lavergne, chef du groupe de sécurité de la présidence. A partir des "incohérences" et "contradictions" relevées par la commission d'enquête présidée par Philippe Bas (LR), qui a rendu le 20 février un rapport d'enquête accablant, il reviendra au parquet de voir quelles suites donner.


Soulagement du père de la serveuse en photo avec Benalla 

Le père de la serveuse apparaissant en compagnie de Benalla sur le selfie a réagi ce matin à Poitiers. Il s'est dit soulagé de la décision et se dit prêt à porter plainte au nom de sa fille contre Alexandre Benalla s'il est convoqué par la justice.
"Je suis soulagé parce qu'on s'aperçoit qu'il y a une vraie enquête qui a été faite et qu'il y a vraiment uen vraie indépendance de la justice" nous dit-il

"Si demain, je suis convoqué par la justice et qu'on me demande de porter plainte contre Benalla, j'irai sans souci" ajoute-t-il.




 
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