Depuis 2021, enterrer son animal de compagnie dans son jardin est désormais interdit, sous peine d’une amende de 3 750 €. Quels autres choix s’offrent donc à vous à la mort de votre compagnon de route ?
Il est loin le temps des 30 Millions d’amis. Aujourd’hui, ce chiffre avoisine plus de 75 Millions d’amis. Chiens, chats, poissons, oiseaux ou petits mammifères, ils sont nombreux à partager les foyers des Français et nombreux à s’éteindre auprès des humains.
Dans ce cas, deux choix vous sont proposés : le cimetière pour animaux ou la crémation. Plus facile à dire qu’à faire en Poitou-Charentes, car il n’existe déjà que deux cimetières pour animaux.
Un endroit de recueillement dédié aux animaux de compagnie
En Charente, le nom ne s’invente pas, Meurt-de-Froid, est le lieu-dit où se trouve le seul cimetière pour animaux du département. Et si vous passez devant, soyez attentif à ne pas rater la pancarte « Paradis chiens et chats ». Sur cet ancien terrain privé, la concession s’achète pour cinq ans et le caveau pour 20 ans, et il faut compter 140 euros, enterrement, cercueil et concession compris. Les personnes viennent des alentours, mais également de la Gironde pour y enterrer leurs animaux de compagnie.
À défaut de pouvoir se rendre là-bas, un autre cimetière accueille les dépouilles d’animaux, celui de Niort, de l’association 30 millions d’Amis. Seul problème, il n’accueille plus de nouvelles concessions depuis des années faute de places.
Le cimetière de Saint-Georges des Coteaux en Charente-Maritime a fermé il y a plus de 10 ans.
Nouveau crématorium à Poitiers
Le secteur de la crémation pour animaux a justement le vent en poupe. Le récent changement de réglementation a fait grimper la demande pour les incinérations d'animaux : trois crematoriums pour animaux ont ouvert, en trois ans, près de Tours, Angers et Poitiers.
Ce tout nouveau crématorium vient d’ouvrir ses portes en décembre 2024 et prévoit de pouvoir incinérer 10 000 à 12 000 dépouilles par an.
"Lorsque les gens viennent, nous les aidons", explique Fabienne Coaillier, la directrice de l’établissement. "On les écoute, ils nous parlent de leur animal décédé, on voit cette étincelle dans leurs yeux lorsqu’ils évoquent les souvenirs qu’ils ont vécus avec cet être qui leur était cher".
Rassurer ces propriétaires, qui ont parfois dû faire euthanasier leur animal de compagnie
"Moi, je leur dis que c’est un geste d’amour envers leur animal, car si l’on fait le parallèle avec l’humain", raconte Fabienne, émue, "Une personne malade peut rester des années dans un lit pendant qu’elle et ses proches, souffrent alors qu’en faisant euthanasier leurs animaux, les gens prennent la décision de ne pas le faire souffrir, c’est un très beau geste".
Le processus est simple : quotidiennement, une tournée est réalisée dans les cliniques vétérinaires des environs afin de recueillir les cadavres dans des petits sacs hermétiques, estampillés d'un QR code pour identification.
"Avec les animaux, nous avons les propriétaires presque immédiatement après le mort de l’animal, ce qui n’est pas du tout le cas des humains", explique Jordan Giraudon, adjoint au responsable. "On a leurs émotions brutes, c’est difficile, mais on se sent proches d’eux. Il faut être empathique".
Les prix s’étendent de 69 à 349 euros selon la taille de l’animal, et selon la formule choisie : incinération collective (sans récupération des cendres après), individuelle (avec cendres rendues dans une urne, décorée ou non) ou la formule individuelle agrémentée d'une petite cérémonie en présence des propriétaires.
"Pour un petit chat, c'est entre 20 et 30 minutes dans le four, suivi du refroidissement des cendres puis un temps de pulvérisation du calcium, explique la directrice. Il faut donc compter 1 h 30 en moyenne et plus l’animal est conséquent, plus on met de temps".
Un jardin des souvenirs a été créé dans lequel les familles ont la possibilité d’acheter des casiers pour un, trois ou cinq ans et y déposer le nombre d’urnes qu’elles souhaitent.
Le secteur étant en pleine mutation, les différents sites approchants tous leurs capacités maximales, il se pourrait que d’autres structures s’ouvrent ailleurs en Poitou-Charentes ou sur le territoire français.