Gwenaëlle a contracté la covid-19 à la fin du mois de mars, et huit mois plus tard, elle tousse encore et sa vie a été complètement chamboulée. Diagnostiquée covid sévère, elle n'a pourtant jamais été hospitalisée, "le motif c'est que les moins de 50 ans n'étaient pas prioritaires.". Elle en garde une colère, l'impression d'avoir été livrée à elle-même, alors qu'elle était très malade.
Alors son combat contre la maladie, elle l'a mené chez elle, épuisée, dormant vingt heures par jours, incapable de s'occuper de ses deux jeunes enfants.
Même à mon pire ennemi, je ne souhaite pas d'avoir ce que j'ai eu.
Elle s'est vue mourir un soir qu'elle ne pouvait plus respirer. Mais petit à petit, elle est sortie d'affaire et huit mois plus tard, elle marche à nouveau,
Me baisser, me relever, marcher c'est un peu difficile, je suis essoufflée.
Prise en charge par un pneumologue, elle suit un parcours de réadaptation physique et respiratoire avec différents ateliers: marche, diététique, kiné respiratoire, nutrition. Un planning qu'elle suit scupuleusement pour essayer de retrouver un semblant de vie d'avant la maladie. Mais sa vie a changé.

Gwenaëlle Treuil fait de la marche pour réapprendre à respirer
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© Laurent Gautier, France Télévisions
J'ai encore l'impression d'avoir un tablier de plomb sur le thorax.
Elle avait lancé son entreprise en février, comme elle n'a pas généré de chiffre d'affaire, elle ne touche pas d'aides et pas d'indemnités journalières. Aucun revenus depuis huit mois. La famille vit sur le seul salaire de son conjoint.
Ses enfants accusent le coup maintenant, le petit pleure à l'école et a peur que sa mère aille à l'hôpital ou pire, qu'elle meure. Le plus âgé lui reproche parfois de ne pas s'être occupée de lui pendant de longs mois.
L'avenir, Gwenaëlle ne l'envisage pas, elle affirme vivre au jour le jour et ne pas faire de projet.