Habituellement, le job dating est plutôt réservé aux emplois saisonniers. A Poitiers, le rectorat a choisi cette méthode pour recruter des professeurs contractuels. Une première qui ne plaît pas aux syndicats.
Depuis 9 heures ce mercredi 19 juin 2019, les candidats se succèdent à la maison des étudiants de Poitiers, reçus pendant une dizaine de minutes par des conseillers de pôle emploi.
Un entretien préalable non pas pour un job saisonnier ou étudiant, mais pour des postes de professeurs contractuels.
Le rendez-vous était organisé par pôle emploi à la demande du rectorat de Poitiers, en prévision de la rentrée prochaine.
Objectif : anticiper les éventuelles absences et renforcer le vivier des contractuels sur des disciplines en particulier, comme l'éducation physique et sportive, la technologie, les sciences physiques, les lettres ou l'allemand.
Aucune formation dans l'enseignement nécessaire
Les candidats sont tous diplômés, mais n'ont pas forcément de formation dans l'éducation, ni passé de concours de l'Education nationale.
Les profils retenus à l'issue de cette première prise de contact seront accompagnés, et auront une formation avec un inspecteur pédagogique disciplinaire.
Enseigner à des collégiens et lycéens ne s'improvise pas. Le défi n'effraie pas les candidats.
J'ai un doctorat donc j'ai eu l'occasion de donner des cours à l'université. Ce n'est juste pas le même public, ce sera une autre adaptation
- Candidate
Les syndicats opposés au job dating
Le job dating, une méthode inhabituelle qui déplaît aux syndicats ainsi qu'à plusieurs membres du mouvement stylos rouge, présents pour distribuer des tracts.Une nouvelle polémique en pleine contestation de la réforme du Bac.Ce job dating attire des gens qui pourraient être de très bons professeurs si on leur laissait le temps de se former, de préparer le concours et de développer les compétences nécessaires à ce métier. [...] Là, on va les mettre "tout nus" devant les élèves. Le risque c'est une grande souffrance pour eux et c'est de mettre en difficulté les élèves, et dégrader le service public de l'enseignement.
- Bruno Féral, Syndicat National des Enseignements de Second degré (SNES)