L'actrice Sandrine Bonnaire est en tournée pour interpréter "l'Amante anglaise" dans une mise en scène de Jacques Osinsky. Une pièce de théâtre qui parle de justice et d'enquête autour d'un meurtre jouée ce 14 janvier au Théâtre auditorium de Poitiers. La comédienne a accepté de faire un tour dans nos studios à cette occasion.
Cette pièce mise en scène par Jacques Osinsky est adaptée du roman de Marguerite Duras « L’amante anglaise » paru en 1967. L’histoire est la suivante : une femme tue sa cousine sourde et muette, et découpe son corps en morceaux. L’interprète principale de la pièce est Sandrine Bonnaire, invitée de notre journal ce mardi midi.
Comment pourriez-vous décrire cette femme ?
Sandrine Bonnaire : C’est une femme qui a subi de l’inconsidération et c’est ce qui l’amène à ce crime qui n’est pas prémédité. C’est un coup de colère pour se faire entendre et être un peu considérée. Son mari ne la regarde pas vraiment, il la rabaisse tout le temps et c’est ce qui fait qu’elle a ce geste envers la cousine qui vit avec eux depuis plus de 20 ans.
La mise en scène est très sobre. Comment faire passer les émotions avec ce type de mise en scène ?
Sandrine Bonnaire : C’est le texte qui porte tout. C’est un texte absolument magnifique, à la fois complexe et simple à comprendre malgré tout. C’est presque plus une pièce sur la folie et sur l’amour.
VIDEO. Extrait de "L'Amante Anglaise", mis en scène par Jacques Osinsky.
Quand vous jouez en province, comment appréhendez-vous le changement de décor et d’ambiance ?
Sandrine Bonnaire : Il faut s’adapter à chaque théâtre. À Poitiers, c’est un théâtre très moderne, contrairement au théâtre de l’Atelier à Paris ou à Versailles où on a joué aussi. Ce sont des théâtres à l'italienne. On s’est demandé comment ce serait dans un théâtre moderne et en fait, ça marche très bien et la salle de Poitiers est formidable avec une acoustique merveilleuse, un plateau immense. Nous avons répété hier et on s’y sent bien.
Cette pièce marque votre retour au théâtre, comment avez-vous vécu ce retour ?
Sandrine Bonnaire : Formidablement bien. Au théâtre, vous avez des rôles incroyables. Toutes les audaces sont permises et des rôles comme celui de Claire dans cette pièce, on les trouve plus au théâtre qu’au cinéma puisque le principe du théâtre, c’est la force d’un texte alors qu’au cinéma, c’est surtout l’image.
La tournée de « L’Amante Anglaise » se poursuit à Toulon le 16 janvier puis retour à Paris au théâtre de l'Odéon fin février pour 19 représentations.