Séville : Perera rate la Porte

Une épée bien ratée, et c'est la Porte du Prince qui reste fermée. Miguel Angel Perera a frôlé le triomphe complet cet après-midi à Séville. Le Cid et Castella repartent sans trophées.

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Séville, deuxième corrida de la feria de San Miguel
Six toros de Olga Jimenez, et un (le 5ème) de García Jiménez, de 535 à 585 kilos. Pour :
Manuel Jesus El Cid, bleu marine et or, saluts aux tiers et vuelta après pétition d’oreille.
Sébastien Castella, bleu turquoise et or, silence et silence.
Miguel Ángel Perera, bleu ciel et or, 1 oreille, ovation et saluts.
Les banderilleros Javier Ambel et Vicente Herrera ont salué au second (José Chacón, auteur d’une brega remarquable, aurait dû).
Joselito Gutiérrez salua au troisième, Guillermo Barbero au troisième et au sixième, en compagnie de Juan Sierra.
Trois quart d’arène.

Derrière les arènes de Séville, au coin de la rue Valdes Leal, le bar de la Esclavina propose à ses clients un large assortiment de petits sandwiches variés. Ils portent tous le nom d’un torero. Ainsi le José Tomas se compose-t-il d’une escalope de porc, de fromage de chèvre et d’oignons caramélisés. On en conviendra, ça ne peut pas être mauvais…

Au menu de cet après-midi, nous avions donc El Cid (œufs de perdriz, crème de mie de pain, d’ail, d’huile et de tomate, et jambon), et Sébastien Castella (porc et roquefort).
La vérité oblige à dire que la carte reste muette sur Miguel Angel Perera. C’est bien dommage, car c’était sa journée…

Devant deux toros nobles mais justes de force, il a dessiné sur le sable du Baratillo deux faenas remarquables d’engagement et de finesse.
Ses deux toros étaient bâtis sur le même modèle : noblones sur la droite, compliqués sur la gauche. Malgré le vent qui le gênait, Perera a pris la mesure de l’un et de l’autre, et a su dessiner des enchaînements pieds joints qui ne devaient rien à la mode. L’arène debout, la musique à fond. Une grande épée au premier. Malheureusement, au sixième, qu’il était allé attendre, comme un novillero décidé, à porta gayola, il ne tua qu’au second voyage, d’un terrible bajonazo. La porte du Prince, bien méritée, s’envolait.

Manuel Jésus El Cid, en son jardin sévillan, toréa comme il sait faire. Bien. Avec cette manière de tirer lourdement le bras qui va bien à ces toros lourds. Mais il ne passa pas la ligne.
Quant à Sébastien Castella, il toucha le pire lot : ce genre de toros sans forces qui se défendent dans l’étoffe et vous exaspèrent très vite.

Demain, la feria de San Miguel tire déjà sa révérence. Mais avec un cartel de luxe, emmené par Morante de la Puebla, dont toute la ville bruisse.

C’est moi, ou il y a de plus en plus de Japonais ?...

Jean-Michel Mariou

 

 

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