79 % des agriculteurs français, près de huit sur dix, considèrent qu'ils est aujourd'hui plus difficile qu'avant d'exercer leur métier. C'est le résultat d'un sondage commandé par le Conseil Régional de Midi-Pyrénées.
Quelques jours avant le Salon international de la sécurité et la qualité alimentaire (SISQA), le Conseil Régional de Midi-Pyrénées publie un sondage commandé à Harris Interactive. Il y apparaît que près de huit agriculteurs français sur dix trouvent leur métier plus difficile qu'avant.Un sentiment surtout ressenti par les femmes et les plus de 45 ans
Ce sont surtout les femmes qui expriment cette difficulté (83%), ainsi que les agriculteurs ayant 45 ans ou plus (81%). Seuls 5% des agriculteurs interrogés estiment qu'il est plus facile que par le passé d'exercer le métier d'exploitant agricole, et 14% jugent que ce n'est ni plus ni moins facile.Ce sondage a été réalisé par téléphone du 14 au 23 novembre auprès de d'un échantillon de 808 "répondants représentatifs des agriculteurs français".
Des "aigriculteurs"
Le vice-président de la Région en charge de l'agriculture, Vincent Labarthe, lui-même producteur laitier conventionnel, a utilisé devant la presse lors de la présentation des résultats de ce sondage le néologisme d'"aigriculteurs" pour qualifier les exploitants confrontés aux "difficultés financières et surtout existentielles". Il a insisté sur l'idée que la Région accompagnait le développement d'une "nouvelle forme d'agriculture" à travers un contact renoué entre agriculteur et consommateur et la valorisation de la qualité.De son côté, le directeur régional de l'Alimentation et de l'Agriculture, Pascal Augier, a souligné qu'un autre sondage, publié en octobre en France, avait
classé le métier d'agriculteur parmi les professions qui rendent "heureux".
20% d'exploitations en moins en dix ans en Midi-Pyrénées
En Midi-Pyrénées, le nombre d'exploitations agricoles a diminué de 20% en dix ans. La région en comptait 47.619 en 2010, soit 12.625 de moins qu'en 2000. Et "la perte des deux tiers des exploitants professionnels est à prévoir à l'horizon de 20 ans", selon un dossier communiqué par la Région.Cependant, "après une période où on installait assez peu de jeunes, on retrouve à peu près 500 installations par an", a assuré devant la presse M. Augier. "On est très loin de renouveler les générations, qui est l'objectif qu'il faut viser (...) mais on est plutôt dans une phase de redémarrage", a-t-il dit.