Inondations dans les Pyrénées : des sinistrés annulent une action symbolique jugée "malvenue"

6 mois jour pour jour après les inondations du 18 juin, le collectif de sinistrés "Sortir de l'eau" a préféré renoncé à jeter des fleurs dans la Garonne, dans un contexte particulier où cette action a été jugée "malvenue". 

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Des habitants des villages pyrénéens de Fos et de Saint-Béat (Haute-Garonne), ravagés par des inondations le 18 juin, ont renoncé à jeter symboliquement des fleurs dans la Garonne comme ils avaient prévu de le faire mercredi, six mois après la catastrophe.

Les membres du collectif "Sortir de l'eau" ont annulé cette action symbolique, finalement jugée malvenue, notamment après une récente tentative de suicide dans le fleuve.

"Les gens ont besoin d'actions positives plutôt que d'actions symboliques qui peuvent sembler dérisoires ou morbides. Le jet d'une couronne funéraire ou de fleurs dans la Garonne a été annulé", a expliqué une habitante de Fos, Isabelle Dequesne, à nos confères de l'AFP. "On ne se sent pas en sécurité et on préfère s'occuper de ce qui est urgent, en demandant le curage total du barrage et la sécurisation de la Garonne", a insisté cette enseignante.

Selon divers témoignages, une personne était descendue la semaine dernière dans la Garonne pour s'y laisser emporter et avait été secourue à temps par un passant. Les habitants ont demandé la plus grande discrétion à ce sujet, soulignant notamment qu'on ne pouvait pas connaître les raisons de son geste. 

Saint-Béat et Fos avaient été durement touchés en juin quand, sous l'effet des pluies et de la fonte de volumes de neige exceptionnels, la Garonne s'était transformée en torrent recouvrant les rues sous presque deux mètres d'eau. Six mois plus tard, les habitants expriment régulièrement leur peur que "cela recommence".

Fin novembre, les membres du collectif "Sortir de l'eau" avaient déposé une plainte contre les pouvoirs publics pour non-assistance à personne en danger. Ils estiment que l'Etat ne répond pas comme il le devrait à leurs demandes pressantes de travaux lourds pour sécuriser le fleuve.

Le collectif avait été reçu début décembre à Toulouse par le préfet de région Henri-Michel Comet et avait alors jugé cette entrevue "positive". Une équipe de sapeurs-sauveteurs militaires du Génie, envoyée par le ministère de l'Intérieur, était intervenue fin novembre sur des sites inondés, afin d'enlever d'énormes embâcles (accumulations de matériaux charriés par l'eau) qui y représentaient un risque.

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