Une enquête du site Bastamag révèle que le groupe Vinci projette la construction à Toulouse, dans le quartier de l'Ilot Lapujade, d'un ensemble immobilier comprenant immeubles, crèches et espaces verts sur un terrain fortement pollué au plomb et à l'arsenic
C'est un terrain de 16 829 m2, au lourd passé industriel, en bordure de la voie ferrée Toulouse-Albi, à moins de 3 kilomètres de la place du Capitole. Depuis 1946, il a accueilli une imprimerie avec presses rotatives au plomb, une entreprise de peinture, une fonderie, une miroiterie, un dépôt de droguerie et de matières plastiques. D'où une très forte pollution au plomb et à l'arsenic des sols et de la nappe phréatique.
Le site d'informations Bastamag, dans une enquête fouillée publiée lundi, révèle que le géant du BTP Vinci veut y construire un ensemble immobilier comprenant des logements collectifs, des crèches, une résidence senior et des jardins partagés.
En vidéo, le reportage de Mathilde Laban, Virginie Gasnier et Tanguy Kermarec :
Citant plusieurs rapports du bureau d'expertise en ingénierie de l'environnement Calligee, le site Basta, explique que la nappe phréatique, située à cet endroit à seulement 3 mètres de profondeur, ainsi que les sols contiennent des teneurs en plomb et en arsenic bien supérieures au seuil d'alerte au-delà duquel il y a risque pour la santé humaine.
Contacté par France 3 Midi-Pyrénées, Xavier Defaux, le directeur de la communication de Vinci Construction, promet qu'"on ne démarrera les travaux qu'à la suite d'une dépollution complète du terrain à partir des observations des experts indépendants que nous avons mandatés". "On connait très bien ce terrain et les activités industrielles qui s'y sont succédées", précise-t-il.
Pour sa part, la présidente de l'association de défense de l'ilot Lapujade se dit "attérée et "sidérée" par les révélations de Bastamag. "On avait toujours soupçonné une pollution sur ce terrain, mais de là à lire les chiffres deux fois et demi supérieurs à la côte d'alerte, on n'avait pas imaginé ! C'est une très mauvaise surprise!", s'exclame Catherine Denoel. "Nous avions pourtant posé la question de la pollution à plusieurs reprises aux services de l'urbanisme de la mairie de Toulouse", ajoute-t-elle. Avant de s'inquiéter pour ses voisins, dont la plupart "ont des puits qu'ils utilisent pour leur potager".
Quant à la mairie de Toulouse, elle doit instruire d'ici l'été la demande de permis de construire de Vinci. Sollicité par nos soins, Annette Laigneau, l'adjointe chargée de l'urbanisme, n'a pas encore fait connaitre son analyse de la situation.