Les surveillants de la maison d'arrêt de Villeneuve-lès-Maguelone, près de Montpellier, se sont mobilisés jeudi 7 mars en solidarité aux surveillants attaqués dans l'Orne et pour alerter sur leurs conditions de travail. La veille, les surveillants de Perpignan ont eux aussi répondu à l'appel.
"Notre mobilisation est en lien direct avec l'attentat de Condé-sur-Sarthe, comme d'autres établissements nous avons répondu à l'appel national pour exprimer notre soutien aux agents qui ont été agréssés et à leurs familles puis pour dire notre mécontentement général", explique Samir Layoun, surveillant à la maison d'arrêt de Villeneuve-lès-Maguelone, près de Montpellier et représentant syndical Force ouvrière (F.O.). A Condé-sur-Sarthe, le Raid est intervenu mardi après l'agression de deux surveillants qui ont été blessés avec des couteaux en céramique. L'opération s'est soldée par l'interpellation de Michaël Chiolo, 27 ans, qui purgeait une peine de 30 ans et s'est radicalisé en prison, et la mort de sa compagne, retranchée avec lui pendant près de dix heures dans la prison.
"16 agents manquent"
Les surveillants de la maison d'arrêt de Villeneuve-lès-Maguelone ne se sentent pas à l'abri, fait remarquer Samir Layoun :C'est quelquechose de grave, un attentat terroriste dans un établissement pénitentiaire en 2019. Ca affecte tout le monde parce que demain ça pourrait nous arriver. Des agents en congés comme moi, en repos ou qui ont travaillé toute la nuit nous ont rejoints.
Le représentant syndical indique que "sur les 153 agents prévus dans l'organigramme de la prison, 16 agents manquent". Il ajoute :
Il y a des étages où il y a un seul surveillant au lieu de deux. Il peut aussi y avoir des étages découverts, c'est-à-dire sans surveillant.
Travaillant depuis 10 ans dans cet établissement, il témoigne d'une dégradation des conditions de travail. Et pour lui le problème vient aussi d'un manque d'attractivité du métier : "On gagne 1580 euros par mois, à peine plus que le SMIC".
A Perpignan, un service minimum
Jeudi 7 mars, 80 établissements sont bloqués en France, sur un total de 188. La veille, les gardiens de Perpignan ont eux aussi répondu à l'appel national et bloqué l'établissement, assurant un service minimum. Les syndicats dénoncent un manque de moyen et une surpopulation carcérale. La prison de Perpignan compte 700 détenus, ils sont entre 60 et 80 à dormir sur un matelas posé au sol.Regarder le reportage de Gwendolina Duval, Philippe Chenaux de Leyritz et Simon Lamare :