Le projet de réouverture de la mine de tungstène de Salau en Ariège ne mobilise pas que ses détracteurs. Des habitants du secteur le défendent, au nom de l'intérêt économique.
Leur voix est peut-être plus timide mais il existe bel et bien des défenseurs du projet de réouverture de la mine de Salau, dans le Couserans.
Il y a trente ans, cette mine riche en tungstène fermait, laissant 130 salariés sur le carreau. Dans un secteur déjà économiquement fragile.
C'est la raison pour laquelle le permis de recherche exclusif accordé par l'état à la société Variscan Mines pour une durée de cinq ans a suscité certes une grande colère parmi les défenseurs de l'environnement (et de la santé) mais également un certain espoir chez d'autres.
Une aubaine économique
Ceux-là y voient en effet une aubaine économique pour le territoire. Car une réouverture de la mine impliquerait la création de 150 emplois selon la société exploitante. Et dans un bassin comme celui de Couflens, c'est un argument qui peut faire oublier les milliers de mètre cubes de terres polluées laissés après la fermeture de la mine. Surtout quand ses défenseurs veulent croire en une exploitation plus raisonnable et respectueuse de l'environnement.
14 350 tonnes de tungstène ont été extraites de la mine de Salau entre 1971 et 1986.
Le tungstène est un métal aux propriétés extrêmement résistantes, très convoité dans l'industrie de l'armement et de l'aéronautique. Les enjeux économiques sont donc de taille et les acteurs de ce dossier n'ont pas fini de s'affronter...
Des risques sanitaires ?
Il y a peu, les opposants au projet ont effectué une descente en canoë-kayak du Salat et de la Garonne pour protester contre une nouvelle exploitation.
Des raisons de santé sont invoquées. En cause, la présence de l'amiante dans les kilomètres de galeries, aujourd'hui endormies.
La chercheuse en santé publique Annie Thébaud-Mony, qui s'était rendue sur place en 1986 et a rendu deux rapports transmis à la préfecture et au ministère, a mis en garde contre un "danger immédiat". "On se retrouve de nouveau en présence d'un industriel qui sait et tente de minimiser, de banaliser les risques", assure-t-elle.
Mais si le permis de recherche est accordé, les travaux d'exploration "seront soumis à des autorisations très exigeantes, avec des avis d'experts et une consultation du public", a promis la préfète Marie Lajus, s'engageant à "une expertise tierce, parfaitement neutre" sur l'amiante.
Voir le reportage de Cécile Fréchinos et Christophe Romain, de France 3 Occitanie :