Au cœur de la crise agricole, de jeunes éleveurs restent déterminés à vivre de leur passion. Parmi eux, l'Ariégeoise Lou-Anne Jannel, 24 ans, va devenir propriétaire de sa propre exploitation et reste optimiste pour l'avenir.
La flamme est toujours intacte. À l’heure où la colère des agriculteurs s'intensifie, certains jeunes du secteur restent optimistes et compte bien faire de leur passion un métier viable dans les années à venir.
C’est le cas de Lou-Anne Jannel. À tout juste 24 ans, l'Ariégeoise va prendre les rênes de sa propre exploitation avec son compagnon. "C’est une première victoire, nous sommes fiers d’être propriétaires, sourit la jeune éleveuse. Mais nous sentons rapidement un poids sur les épaules en se demandant comment nous allons faire pour être rentable."
Positiver malgré la crise agricole
La situation des agriculteurs est de plus en plus difficile et incertaine. Les actions des syndicats se multiplient dans la région Occitanie pour dénoncer des mesures trop restrictives et une concurrence déloyale. Une crise profonde qui pourrait effrayer les nouveaux venus du secteur.
Rien de tout cela pour Lou-Anne Jannel. Après une licence de droit, la jeune ariégeoise a décidé de faire ce métier tant la passion lui permet de mettre de côté les inquiétudes. "S’il y a des problèmes, je me creuse la tête, je réfléchis et j'avance. Avec la passion, il y a toujours une solution", positive la jeune éleveuse.
En préparant sa nouvelle exploitation, Lou-Anne confie découvrir tous les rouages de ce métier si particulier. Horaires tardifs, charge de travail conséquente, lourd travail administratif, les contraintes sont nombreuses. "Je me rends compte que c'est compliqué mais le rêve est toujours là, la passion me fait tenir", assure celle qui a été élue Miss Agricole 2024.
Lou-Anne va bientôt accueillir des brebis pour accompagner les cochons dans sa propre ferme. En attendant, elle termine des remplacements agricoles dans différentes exploitations. Notamment dans celle de Michaël Derramond à Saint-Félix de Rieutord (Ariège).
L'éleveur aux plus de 1 300 brebis a rapidement été convaincu de pouvoir accorder sa confiance à Lou-Anne : "L’âge importe peu. Je cherchais un paysan dans l'âme pour me remplacer et c'est le cas de Lou-Anne. Elle met le troupeau en priorité et c’est cela qui m’a plu", détaille le propriétaire, concédant que la hausse des charges complique de plus en plus son métier.
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Créer des vocations sur les réseaux sociaux
En plus de son activité à la ferme, Lou-Anne Jannel documente son quotidien sur les réseaux sociaux pour parler aux jeunes générations et créer de nouvelles vocations. "Il faut les motiver les jeunes. J’essaie de mettre en avant l’agriculture française en leur disant que l’on croit en eux et qu’il y a des perspectives intéressantes", explique la jeune agricultrice avec un optimisme qui la caractérise.