Depuis le 1er janvier en Ariège, un nouveau dispositif de collecte des déchets ménagers est en place. Désormais, il faut un badge pour déposer sa poubelle dans un container. Encore faut-il l’avoir reçu, qu’il marche, et que la tarification soit comprise. Résultat : les habitants font de la résistance et les dépôts sauvages fleurissent.
"Les sacs-poubelle, c'est dedans ! Là, c'est 1.500 euros d'amende !" À Lavelanet, en Ariège, il ne faut que quelques minutes d'attente à proximité des bacs de récupération des déchets pour que Monsieur le Maire fasse la police. Depuis trois semaines et la mise en place d'un nouveau système de collecte, les habitants font de la résistance et déposent leurs déchets ménagers au pied des conteneurs collectifs.
Caméras en cours d'installation, attention à ceux qui se feront prendre
Pour le maire de la commune, la coupe est pleine. "On n'avait jamais vu ça. Sur ce point de collecte, il y a eu, il n'y a pas si longtemps, une semaine ou dix jours, près de 8m³ de déchets qui ont été abandonnés en l'espace de 24 heures", explique Marc Sanchez. La collecte s'en trouve alourdie pour les employés municipaux. Alors face à la croissance de ces dépôts sauvages, le maire sans étiquette de Lavelanet a décidé de passer à l'offensive.
"Nous sommes en train d'équiper la ville avec des caméras qui vont pouvoir être placées sur tous les sites de dépôt et de collecte des ordures ménagères. Il y a aussi une campagne d'affichage et on annonce clairement, c'est 1.500 euros d'amende pour ceux qui se feront prendre."
En fait, depuis le 1ᵉʳ janvier, il faut badger pour déposer ses poubelles. Le Smectom, le syndicat qui gère la collecte des déchets sur une partie du département, a décidé d'appliquer le principe pollueur-payeur afin de réduire les quantités de déchets à traiter.
Un nouveau système à la peine
Une carte d'accès est donc désormais exigée pour déposer son sac-poubelle dans un conteneur collectif, mais également pour aller à la déchetterie où les dépôts restent gratuits, à l'exception des déchets verts limités à 18 passages par an. Modalités d'obtention de la carte, fonctionnement et surtout tarification, les usagers peuvent être un peu perdus face à ce changement mis en place au 1er janvier 2025.
Le syndicat de collecte des ordures a choisi de mettre en place une TEOMI, une taxe d'enlèvement des ordures ménagères incitative. Le montant sera calculé sur la base d'une part fiscale et une part variable, correspondant au nombre de sorties du bac individuel et de passages du badge sur les lecteurs. Peu importe que le sac-poubelle soit totalement rempli, chaque dépôt compte pour 60 litres.
"Pourquoi pas dix, pourquoi pas trente, pourquoi pas cent ? C'est un juste milieu, explique Florence Rouch, la présidente du Smectom du Plantaurel. Ce qu’on essaie de faire avec ce système, c'est d’essayer de contenir la hausse de la facture déchets. Aujourd’hui, sur ce que nous coûte le traitement des déchets, la plus grosse proportion, c'est un impôt qui s’appelle la taxe générale sur les activités polluantes. Ça nous coûte plus cher que l’enfouissement, que la méthanisation, que le transport."
Désormais, l’accès aux déchetteries est aussi régi par ce badge. Ceux qui ne l’auraient pas encore reçu peuvent contacter le Smectom ou le propriétaire de leur logement.
(Propos recueillis par Justine Salles et Pascal Dussol)