Le passager ukrainien à l'origine de l'accident de car de l'Aude qui fait 2 morts et 42 blessés a livré une version pour le moins loufoque de ses motivations. Persuadé qu'un complot visait à l'assassiner en Espagne, il aurait été conforté dans sa paranoïa par le refus du chauffeur de s'arrêter.
Le procureur de la République de Narbonne, David Charmartz, a précisé ce mardi les circonstances dans lesquelles étaient survenues la sortie de route du car accidenté le 11 août sur l'autoroute A9.
Le passager ukrainien à l'origine de cet accident mortel survenu à Fitou (Aude), redoutait d'être assassiné une fois arrivé en Espagne.
Une crainte qu'il aurait manifesté 2 fois au cours du voyage.
Recalé par la Légion Etrangère
Ce jeune homme de 29 ans venait d'être recalé par la Légion Etrangère. Il avait passé en vain des tests de recrutement à Aubagne (Bouches-du-Rhône), avant de monter dans le car de son plein gré, au départ de Marseille.
Bouffées délirantes et théorie du complot
Visiblement déséquilibré, il s'est trouvé conforté dans sa théorie du complot lorsque le chauffeur a refusé de s'arrêter pour satisfaire l'envie pressante du passager.
Il aurait alors tiré le volant à lui, provoquant la sortie de route de l'autocar.
Interné d'office en psychiatrie
Selon la première expertise psychiatrique, l'homme serait atteint de bouffées délirantes de type paranoïaque.Des troubles ayant "fortement altéré, voire aboli son discernement".
Le procureur Charmatz a indiqué: "Il est complètement absent au monde, il est dans sa bulle. Tant qu'on s'occupe de lui, il est content parce que ça veut dire que le complot qu'il suppose et qu'il a inventé ne se réalise pas".
Interné d'office dans un établissement psychiatrique de Limoux, il pourrait être déclaré pénalement irresponsable et ne jamais être jugé.
Le chauffeur mis hors de cause et cité en exemple
Quant au conducteur du car, il a été mis hors de cause, le Parquet saluant même ses efforts pour maintenir l'autocar sur ses roues et empêcher qu'il ne tombe tête la première dans le fossé.
Après quoi le chauffeur s'est précipité vers une borne pour alerter les secours.
Une conduite qui a peut-être permis d'éviter un bilan plus lourd. L'homme a pu rentrer chez lui, très affecté mais soutenu par ses proches.
Information judiciaire et nouvelles expertises
Une information judiciaire pour homicides et blessures involontaires devrait être ouverte et de nouvelles expertises psychiatriques diligentées pour confirmer ou infirmer le premier diagnostic concernant l'état mental du passager ukrainien.
L'accident a fait 2 morts et 42 blessés.