L'Office français de la biodiversité (OFB) a une nouvelle fois été ciblé mercredi, son siège départemental de l'Aude ayant été dégradé à Trèbes, près de Carcassonne, dans un contexte de tension avec les agriculteurs, a-t-on appris de source proche de l'enquête.
L'entrée de la représentation de l'OFB dans l'Aude a été taguée et son portail incendié, a constaté un photographe de l'AFP. "De la part des dealers" a été inscrit à la peinture verte sur un muret à côté du portail calciné, en référence aux propos tenus par un agent de l'OFB sur France Inter. Celui-ci avait déclaré que si les agriculteurs ne veulent "plus nous voir dans leurs exploitations. C'est du même ordre que si les dealers demandaient aux policiers de ne plus venir dans les cités."
Les gendarmes ont ouvert une enquête
Ces derniers jours, des actions dirigées par des agriculteurs contre l'OFB ont été recensées, par exemple à Toulouse où des syndicats paysans ont déversé des déchets devant le siège régional de l'OFB et occasionné des dégradations.
À LIRE AUSSI - "Nous sommes des dealers donc nous déposons nos marchandises", les tensions s'aggravent entre les agriculteurs et l'OFB
Dans la nuit de dimanche à lundi, trois sites de l'OFB dans l'Hérault avaient été ciblés par la colère des agriculteurs. Des tags avaient été inscrits et des remorques de farine et de plâtre déversées devant l'entrée des bâtiments. Quatre jours plus tôt, jeudi 16 janvier, c'est à Mende en Lozère qu'un bâtiment de l'Office français de la biodiversité avait été visé.
Les agents de l'OFB sont chargés de faire respecter les règles en matière d'usage des pesticides, d'arrachage de haies ou de respect des arrêtés sécheresse, mais aussi de contrôler les chasseurs, de lutter contre le braconnage ou le trafic d'espèces protégés.
Attaques et contrattaques
Les relations se sont envenimées avec le monde rural depuis la crise qui a secoué la profession l'an dernier, certains agriculteurs se plaignant de contrôles jugés intimidants, et depuis les déclarations du Premier ministre François Bayrou lors de son discours de politique générale.
Le chef du gouvernement avait qualifié d'"humiliation" et de "faute" certaines inspections d'agents de l'OFB, "une arme à la ceinture dans une ferme déjà mise à cran par la crise".
Les syndicats de l'OFB dénoncent "des attaques répétées, orchestrées par une grande majorité de syndicats agricoles", ayant "reçu une écoute gouvernementale plus que bienveillante".