Y-aurait-il eu des détournements de fonds dans une caserne de pompiers de l'Aude ? C'est ce qu'affirme un ancien pompier volontaire de Bize-Minervois. Il accuse certains de ses anciens collègues d'avoir menti pour gagner plus d'argent.
Pendant dix ans, Alexandre Schivardi a été pompier volontaire au centre de secours de Bize-Minervois. En avril dernier, son contrat de cinq ans n'a pas été renouvelé.
Condamné en justice pour une bagarre, le jeune homme n'a plus eu le droit d'exercer chez les soldats du feu : il a été radié du SDIS (Service départemental d'incendie et de secours)parce que son casier judiciaire n'était plus vierge.
Des milliers d'euros détournés ?
Depuis cette affaire, Alexandre Schivardi accuse : des détournements de fonds, dont il aurait été témoin, ont eu lieu dans sa caserne. Selon ses dires, des pompiers auraient été rémunérés pour des interventions qu'ils n'ont pas effectuées.
Le 8 mai dernier, le jeune homme a même déposé plainte contre les responsables du centre de secours de Bize pour détournements de fonds publics, faux et usage de faux sur une période de dix ans.
Ca fait dix que cela dure, et au niveau des montants cela atteint des milliers d'euros, c'est certain !
affirme l'ancien pompier volontaire.
D'après Alexandre Schivardi, des membres de son ancienne caserne en fonction des sorties, trois à cinq pompiers sont mobilisés.
Ce sont les gradés qui, en retour d'intervention, déclarent quels sont les volontaires qui ont travaillé.
La fraude serait effectuée au moment de la saisie informatique.
Dénonciation calomnieuse
Des volontaires seraient donc payés pour des interventions auxquelles ils ne participent pas.Alexandre Schivardi prétend avoir alerté le service départementale d'incendie et de secours de l'Aude (SDIS) il y a deux ans, sans que celui-ci réagisse.
Les pompiers démentent, par la voix de leur avocat, et comptent porter plainte pour dénonciation calomnieuse.
Nous avons une certaine certitude que cela n'a pas eu lieu. En revanche, nous allons déposer à notre tour une plainte parce que ce sont des choses qui ne se font pas; c'est une façon de salir un corps exceptionnel !
affirme Raymond Labry, avocat du service départemental d'incendie et de secours de l'Aude;
Le parquet a confié l'enquête aux gendarmes de la Brigade de Recherche de Narbonne. Plusieurs personnes auraient déjà été entendues.