Grâce à une étude de 7 ans réalisée par l’Ifremer nous en savons plus sur le cycle de vie des daurades. Ils ont suivi leurs déplacements entre les étangs et la mer.
La daurade royale est un poisson très présent dans le golfe du Lion. Elle est aussi importante pour la pêche. L’Ifremer - institut de référence en matière de connaissance de l’océan - a mené une étude sur plus de 450 poissons marqués avec des émetteurs. L’objectif est de savoir où ils vont.
Un suivi grâce aux capteurs acoustiques
Les chercheurs ont placé environ 250 capteurs dans le Golfe du Lion. Ces appareils, appelés hydrophones, enregistrent le passage des poissons marqués. "Plus on en a, plus on aura de chance de voir le poisson passer et de pouvoir reconstruire sa trajectoire", explique Jérôme Bourjea, chercheur à l’Ifremer.
Il précise que "le nombre de stations est essentiel. Grâce à nos partenaires, nous avons un réseau de capteurs qui nous permet de suivre plus précisément chaque individu."
À LIRE AUSSI : VIDÉO. Menace sur la pêche : pourquoi les pêcheurs d'Occitanie sont inquiets face aux nouvelles règles voulues par l'Union européenne
Chaque été, des daurades sont capturées vivantes. Elles sont marquées avec un petit émetteur sous la peau avant d’être relâchées. "On prélève une écaille pour connaître l’âge du poisson. Puis, nous lui implantons un émetteur qui nous permet de suivre ses déplacements dans l’environnement marin", raconte Jérôme Bourjea. Ensuite, les hydrophones enregistrent leur passage lorsqu’elles quittent les lagunes pour rejoindre la mer.
Un cycle de vie bien défini
Les résultats de l’étude sont clairs. L’été, les daurades vivent dans les étangs. Quand le froid arrive, elles partent en mer. Elles se dirigent vers Marseille, où elles passent l’hiver et se reproduisent. Puis, au printemps, elles retournent toujours dans leur lagune d’origine. "Le cycle de vie des daurades est très stable, elles suivent presque toujours le même trajet chaque année", explique Jérôme Bourjea.
La daurade est sensible aux variations de température. "Nous devons comprendre comment ces poissons réagiront aux changements climatiques. Si les températures augmentent, cela pourrait perturber leur migration et leur reproduction", explique-t-il.
À LIRE AUSSI : "C'est pousser les labos à la compétition", les chercheurs du CNRS se mobilisent contre un projet de réforme des financements
L’étude montre que les canicules marines perturbent leur cycle. "Il est crucial de rester vigilant face à ces changements. Si les conditions deviennent plus extrêmes, cela pourrait impacter la population de daurades et l’économie de la pêche", conclut Jérôme Bourjea. Une surveillance plus stricte pourrait être nécessaire pour préserver cette ressource.