Fermée depuis le 17 mars à cause de l'épidémie de coronavirus, l'usine Bosch d'Onet-le-Château (Aveyron) devait rouvrir le 25. Une réouverture repoussée au 30 mars ce lundi par la direction du site. Et fermement contestée par l'ensemble des organisations syndicales.
En Aveyron, l'usine Bosch d'Onet-le-Château a fermé le 17 mars sous la pression des salariés, inquiets de la crise sanitaire et de la propagation du coronavirus. Depuis, une vingtaine de personnes y travaillent, pour adapter les postes de travail et permettre une reprise de l'activité sans mettre en danger les salariés. Prévue le 25 mars, la réouverture du site a été reportée au 30 ce lundi par la direction et rencontre l'opposition unanime des syndicats de l'entreprise.
Une réunion en visioconférence
Confinement et fermeture du site obligent, les organisations syndicales et la direction de Bosch ont échangé en visioconférence ce lundi. La direction a informé les syndicats qu'elle envisageait désormais de relancer les chaînes de production le 30 mars. Une relance partielle, pour fournir les pièces que ses clients réclament : des buses pour la Chine, des injecteurs pour Renault et des bougies pour Volvo. Pour ce faire, elle a présenté les mesures prises pour mettre en place un plan de continuité de l'activité et fait part de sa volonté de convoquer la commission santé sécurité et conditions de travail (CSSCT) cette semaine. Colère des syndicats, CGT, Sud et CFE-CGC, qui craignent pour la santé des salariés.dit Yannick Anglares, secrétaire général CGT de BoschIl nous semble que la direction met les besoins de ses clients avant la santé des salariés alors que nous, on met la santé des salariés avant les besoins des clients.
Les organisations syndicales refusent de valider les mesures prises
Les organisations syndicales ont refusé à l'unanimité ce lundi de valider les mesures prises par la direction pour la reprise du travail."Nous refusons les directives de la direction, nous n’accompagnerons pas dans quelque instance que ce soit, une potentielle reprise de l’activité sur le site en pleine période de confinement. Surtout quand celle-ci est non essentielle à la vie du pays." indique la CGT. "Nous pensons à nos enfants, nos familles, mais également à nos anciens et aux personnes en état de santé fragile."
"La direction assumera seule cette décision" renchérit Yannick Anglares, secrétaire général CGT de Bosch, à l'issue de la réunion. "Nous ne sommes pas des spécialistes pour valider ces choses-là et décider si les mesures prises sont suffisantes pour écarter le risque. Nous voulons que l'expertise soit faite par un organisme indépendant".
Les syndicats de Bosch devaient rencontrer l'inspection du travail (Dirrecte) ce lundi après-midi. Une nouvelle réunion avec la direction est prévue le 25 mars. Sollicitée, cette dernière n'a pas souhaité s'exprimer et répondre à nos questions ce lundi.