En blanc et avec des masques, c’est ainsi que la CGT Aveyron Santé et Action Sociale a appellé les soignants de tous les secteurs à manifester devant l’hôpital de Rodez en début d'après-midi. Une action pour exiger plus de moyens pour la santé alors que débute le "Ségur de la santé"
Augmentation des salaires, tant dans le secteur public que privé, du matériel de protection pour les soignants et les patients, plus de moyens humains et matériels, la liste des revendications des soignants s’allonge à mesure que la crise s’éloigne. Car pour eux, l’épisode « Covid-19 » a permis de mettre en lumière l’abandon progressif du secteur de la santé dans les politiques publiques. Pour preuve, la pénurie de masques, de gants et de surblouses à laquelle ont dû faire face les services hospitaliers dans tout le pays et la difficile gestion de ces protections quand elles arrivaient au compte-goutte dans les hôpitaux et les EHPAD.
Des promesses aux actes
Le gouvernement s’est engagé à augmenter les salaires des personnels soignants et à débloquer des fonds pour les services de santé. Si les intentions sont louables, les personnels attendent désormais des actes. L’appel à manifester lancé par la CGT Santé et Action Sociale visait à rappeler l’urgence de la situation et concernait tous les hôpitaux de France. Pour l’Aveyron, ils étaient une cinquantaine de manifestants rassemblés ce lundi devant le centre hospitalier de Rodez.
Établissements publics et privés, personnels des hôpitaux, EHPAD, services médico-sociaux, psychiatrie, IME, petite enfance, foyers de vie, tous étaient conviés à participer à cette manifestation qui s'est tenue dans le respect des règles de distanciation.
Un mois et demi pour remodeler l’hôpital public
La manifestation ruthénoise s'est tenue alors que le ministère de la santé réunissait ce lundi les représentants des professionnels de santé pour le « Ségur de la santé » Cette grande concertation qui devrait durer un mois et demi vise à repenser l’hôpital public au lendemain d’une crise qui a permis de mettre en exergue les faiblesses engendrées par l’austérité budgétaire à laquelle il est confronté depuis de nombreuses années.
Plusieurs pistes sont sur la table. La plus symbolique est celle de la revalorisation des salaires et des carrières. Le ministre de la santé, Olivier Véran souhaite porter le salaire des infirmiers au minimum à la moyenne européenne et augmenter de 20 à 30% le salaire des médecins.
Autre mesure clé de ce « Ségur de la santé » la volonté gouvernementale de mettre fin à la politique de fermeture des lits engagée depuis presque 20 ans.