Un couple gardois arrêté pour vente de contrefaçons de toiles de maîtres sur eBay

Les ventes sur eBay de toiles de maîtres contrefaites se développent, s'inquiètent les services spécialisés qui viennent de mettre la main sur un couple de quinquagénaires gardois. Le mari, un artiste-peintre, copiait les plus grands noms de la peinture. La duperie porte sur plus de 100.000 euros.

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Le couple a été interpellé lundi dernier, soupçonné d'avoir créé un atelier de contrefaçon de toiles de maîtres que l'artiste confectionnait, les revendant par la suite aux enchères sur eBay, a-t-on appris jeudi auprès de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ).

Les deux suspects, des quinquagénaires gardois, ont été mis en examen, mercredi, et placés sous contrôle judiciaire, a-t-on précisé de même source.
Les enquêteurs de l'Office central de lutte contre le trafic de biens culturels (OCBC) ont obtenu en mai 2013 un "tuyau" selon lequel un faussaire était susceptible d'écouler sur internet de nombreuses toiles d'artistes renommés, Modigliani, Munch, Manet, Pissaro ou Kandinsky notamment.
Une victime l'avait signalé à la police après avoir acquis une oeuvre signée Claude Monet, croyant avoir flairé la bonne affaire mais s'apercevant ensuite qu'elle avait en fait été flouée.

Ces toiles avaient été mises en vente pour quelques euros sous différents pseudonymes.
Les prix pouvaient ensuite atteindre quelque 1.000 euros selon le principe des enchères, a-t-on précisé de même source.
Les enquêteurs ont donc effectué un long "travail d'environnement" afin d'aboutir vers le ou les auteurs. Ils se sont intéressés à un couple de quinquagénaires habitant près de Nîmes. L'homme était artiste-peintre et a été rapidement suspecté d'être l'auteur, dans son atelier, des contrefaçons.

Interpellé puis placé en garde à vue durant deux jours, le couple a reconnu les faits, a dit la source. Il a expliqué qu'il achetait des tableaux anciens de peu de valeur dans les brocantes et déballages de particuliers afin de les réutiliser en toiles.
L'artiste y repeignait ensuite des tableaux inspirés de maîtres puis les mettait en ligne sur eBay.

Nouvelle génération de faussaires

Trente tableaux contrefaits et trente autres en préparation ont été saisis par l'OCBC dans un box discret situé près d'Avignon appartenant aux suspects, a dit la source.

Selon le colonel Stéphane Gauffeny, le "patron" de l'OCBC, cette affaire est "révélatrice" de ce "qui se passe et se développe sur eBay". "Nous faisons face à un phénomène en augmentation dont il faut se méfier" , les acheteurs non initiés pouvant "facilement se faire abuser".
"L'atelier" aurait rapporté au couple quelque 100.000 euros, selon la source en l'état des investigations.

La dernière affaire de ce type remonte au mois d'avril. Un brocanteur parisien avait été arrêté et mis en examen pour les mêmes faits. Il rajoutait lui-même des signatures à des toiles qu'il vendait aussi bien à Drouot que sur eBay. Il avait ainsi mis en ligne quelque 1.500 oeuvres d'art mineures et réservées à des amateurs de l'école d'Ecouen par exemple.
Le brocanteur avait été placé sous contrôle judiciaire moyennant 80.000 euros de caution.
La "particularité" de cette nouvelle enquête est "d'avoir mis la main sur l'artiste" lui-même, ce qui est plutôt rare. Il "avait un certain talent", selon le colonel Gauffeny, mais "ne finassait pas les détails", se contentant de reproduire à la va-vite tout ou, souvent, partie des oeuvres.
Selon les spécialistes, le "fléau" de la contrefaçon sur internet n'est pas nouveau mais vise le plus souvent des biens de consommation, produits de beauté ou encore bijoux.

Le trafic d'oeuvres d'art ou d'objets archéologiques, selon eux, est moins touché car plus "difficile d'accès" et nécessitant une "logistique et un savoir".
C'est aussi difficile pour les services d'enquêteurs qui sont face à une "nouvelle génération" de faussaires, selon eux, qui risquent peu car leur "territoire est vaste" et encore "mal encadré par la loi".
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