Antoine Le Menestrel, escaladeur, danseur de façade, flamboyant poète a habité la façade et les toits du théâtre le Cratère, à Alès, du lever du jour à la tombée de la nuit, ce vendredi 3 juillet.
Sa performance s'intitule "Paisible" et son art est poétique. Antoine Le Menestrel est un grimpeur émérite qui a acquis une réputation internationale dans les années 80. Depuis près de trente ans, sa pratique a pris une tournure artistique, forçant le spectateur à lever le regard sur les lieux de son quotidien. Il escalade les façades urbaines, danse sur les murs et les toits. Il s’amuse à semer de la poésie, stimule et fait naître un dialogue entre la ville et son architecture.
Sur un toit « j’habite le monde en poète » et j’embrasse le monde pour vous. Je suis un folambule, une présence solitaire et humaine qui a exagéré la distanciation. Je suis en paix avec mon drapeau blanc. La paix est en sécurité. La peur est là, expirons là !
Danser les façades
C'est en 1992 qu'Antoine Le Menestrel fonde avec un ami grimpeur Franck Scherrer la Compagnie Lézards Bleus dont il est aujourd'hui chorégraphe et danseur. "L'escalade, je suis tombé dedans quand j'étais petit. Dans les années 80, j'ouvre des voies d'une difficulté jamais atteinte et grimpe en solo intégral la voie la plus dure d'Angleterre. J'ouvre, sur les falaises de Buoux, une voie d'escalade avec un mouvement original mondialement connu : La rose et le vampire. Je révèle mon talent créatif en devenant le premier ouvreur de voies d'escalade sur structure artificielle dans des compétitions internationales. Avec des prises, j'écris des voies d'escalade porteuses de dramaturgie. C'est au cours de démonstrations que je découvre un lien intense avec les spectateurs" explique l'artiste multiforme.Depuis, Alain Menestrel s'attaque aux façades urbaines comme celles du Théâtre du Cratère à Alès et interpelle les passants : "Nous développons notre gestuelle en relation avec l'architecture et les façades, et plus largement, avec l’histoire que nous raconte les murs et ceux qui vivent derrière. Notre imaginaire vertical se créé et se façonne à chaque fois au confluent de ces influences minérales et humaines. Notre language reste avant tout gestuel, entre danse, acrobatie et mime; la préoccupation du contexte qui accueille la représentation dans la rue, de l’histoire des murs sur lesquels nous intervenons, l’intéraction avec les habitants et les usagers de l’espace urbain, sont le fondement de nos recherches artistiques.".
La performance a duré de l'aube au coucher du soleil. Un spectacle programmé par Le Cratère et gratuit pour les Alésiens et touristes de passage.