L’élu de la 5e circonscription du Gard est au cœur d’une controverse depuis qu’il s’en est pris à une journaliste du quotidien Le Monde qu'il suspecte de s’être introduite aux obsèques de Jean-Marie Le Pen. Alexandre Allegret-Pilot a répondu aux questions de France 3 et a tenu à expliquer ses propos qu'il justifie comme un célèbre adage.
Le député de la 5e circonscription du Gard est au cœur d'une controverse depuis un tweet qui cible une journaliste du journal Le Monde. Une information révélée par nos confrères d’Ici Gard-Lozère.
Alexandre Allegret-Pilot s’en est pris, sur le réseau social X, à Ivanne Trippenbach, actuellement visée par une campagne de cyberharcèlement pour, selon ses détracteurs, "s’être introduite de force aux obsèques de Jean-Marie Le Pen".
Une affirmation démentie par l'intéressée et sa rédaction dans un communiqué.
"En réalité, quelques minutes avant la cérémonie, la responsable du service de presse du RN a invité le petit groupe de personnes qui se tenait devant l’église à y entrer car il restait des places à l’intérieur. Notre consœur faisait partie de ce groupe et s’est immédiatement identifiée auprès de cette responsable qui a pris note de sa présence… avant de lui faire quitter l’église un quart d’heure plus tard" précise Le Monde.
Soutien à Yvanne Trippenbach.
— Allegret-Pilot Alexandre (@AllegretPilot) January 13, 2025
Je plaisante.
Lâchez-vous.
« Qui vit par l’épée périra par l’épée. »
❤️
Son tweet du 13 janvier 2025 : "Soutien à Ivanne Trippenbach. Je plaisante. Lâchez-vous. Qui vit par l'épée, périra par l'épée" suivi d’un cœur rouge fait l'objet d'une vive polémique. Interrogé par France 3 Occitanie, le député gardois apporte sa version et la raison de ce tweet polémique.
J’ai découvert un énième manquement déontologique de la journaliste en question, dans le cadre de la couverture des obsèques de Jean-Marie Le Pen, qui devaient être dans l’intimité. Mon tweet vise à faire identifier des pratiques toxiques et à les dénoncer.
Alexandre Allegret-Pilot, député (UDR) du Gard.
Une polémique "montée en épingle"
Face à la polémique, Alexandre Allegret-Pilot minimise les faits et se défend en disant que cette histoire est "montée en épingle". Il accuse ses détracteurs de chercher à détourner l’attention des véritables enjeux.
Je constate un montage en épingle orchestré par certains journalistes et élus de gauche, qui préfèrent agiter les esprits plutôt que de traiter les problèmes de fond. C’est une stratégie pour occulter les vrais sujets.
Alexandre Allegret-Pilot, député UDR du Gard.
Rapidement, de nombreuses réactions scandalisées sont apparues sur la toile, réclamant des sanctions à la présidente de l'Assemblée nationale.
Propos très graves d’Alexandre Allegret-Pilot, député du @partiUDR, dont le Tweet peut être interprété comme une menace de mort à l’encontre d’une journaliste du @lemondefr. Il revient à l’@AssembleeNat @YaelBRAUNPIVET d’agir.
— Catherine Weibel (@CatherineWeibel) January 14, 2025
➡️https://t.co/NDVIYk34C5 pic.twitter.com/24IPmIA805
Bonsoir @YaelBRAUNPIVET
— Jérôme Martin (@Merome_Jardin) January 14, 2025
Quelle sanction allez-vous prononcer contre @AllegretPilot, ce député du RN qui appelle explicitement au cyberharcèlement d'une journaliste et la menace de mort ? pic.twitter.com/7Aoq72TM74
L'ancien ministre de la Santé, le Gardois Aurélien Rousseau, a aussi réagi.
Insoutenable attaque.
— Aurélien Rousseau (@aur_rousseau) January 14, 2025
J’imagine que son groupe condamnera sans ambiguïté ces propos glaçants.
C’est un appel visant à exciter la meute.
On ne sait jamais comment finissent ce type de cris de haine.
Soutien à @lemondefr et @ITrippenbach https://t.co/Hf8YQlTqFz
Mais le député du Gard assume pleinement ses propos. Selon lui, seule une minorité opposée à ses idées cherche à polémiquer. "La citation n’a choqué que mes détracteurs. Je maîtrise parfaitement la langue de Molière, et tout le monde a compris le sens de cette expression, qui est bien connue en France. C’est équivalent à l’adage : Tel est pris qui croyait prendre" a-t-il ajouté.
Il regrette aussi qu’on s’attache à des petites phrases sans remarquer son travail de député.
Intéressant de voir les réactions des apparatchiks qui prétendent dénoncer un « appel au harcèlement » de quelqu’un à qui on ne peut pas écrire, alors qu’il s’agit uniquement de libérer la parole et de dénoncer des pratiques indignes. Ils sont donc contre la déontologie des…
— Allegret-Pilot Alexandre (@AllegretPilot) January 13, 2025
Un différend entre l'élu et la journaliste ?
La relation tendue entre le député et la journaliste ne date pas d’hier. Avant son élection à l’Assemblée nationale, Alexandre Allegret-Pilot travaillait aux côtés de son compagnon au ministère de l'Economie. La journaliste a déjà publié plusieurs articles le concernant. Elle a notamment écrit, en 2024, un article révélant une suspicion d’escroquerie ou encore un autre article mettant en cause l’élu dans une affaire liée à un présumé abus de faiblesse envers un vigneron. Ces affaires font l'objet d'investigations et une enquête interne a été ouverte par Bercy. Le cabinet de Bruno Le Maire avait qualifié ces alertes de "riche en zones d'ombre", à l'époque. Enfin, d'autres dossiers gérés par Alexandre Allegret-Pilot feraient aussi l'objet de vérifications par le ministère.
Plusieurs plaintes, toujours en cours d’instruction, ont été déposées par le parlementaire de la 5e circonscription du Gard.
Cette femme a publié l’adresse de mes parents dans un article du Monde. C’est inadmissible et personne n’a trouvé à redire quoi que ce soit !
Alexandre Allegret-Pilot, député UDR du Gard.
Suite à cette polémique, Alexandre Allegret-Pilot souhaite se pencher sur une loi concernant la déontologie journalistique.
De son côté, la rédaction du Monde contactée par France 3 Occitanie ne souhaite pas ajouter de commentaire à ce sujet, elle nous renvoie à son communiqué paru sur son site internet.