La campagne de piégeage des ragondins démarre en petite Camargue gardoise. Les chasseurs ont 6 mois afin de limiter la prolifération de ces rongeurs qui provoquent de gros dégâts dans les digues et les roubines des marais.
Les marais de la petite Camargue, mélange d'eau, de terre, de ciel et de roseaux, sont un milieu fragile dont Yannick s'occupe depuis plus de 17 ans.
Enfant du pays, donc Gardois, le marais il y navigue en toute saison Il connait chaque recoins de ces 3.700 hectares d'espaces naturels protégés.
Avec son coéquipier Thibaud, il vient de reprendre le piégeage des ragondins.
On a une centaine de piéges, on les cale sur les digues et les berges, dans les passages des ragondins. Sur un passage, 4 à 5 rongeurs peuvent chenimer.
2.000 ragondins piégés par an
Importés d'Amérique du sud au XIXe siècle pour leur fourrure, ces rongeurs vivent aujourd'hui en toute liberté, sans prédateur naturel. Le ragondin peut peser jusqu'à 10 kg.
Chaque année, les piégeurs gardois éliminent près de 2.000 ragondins. Il s'agit de protéger les marais, car ces rongeurs se nourrissent des roseaux et ils font des dégâts considérables.
C'est un combat incessant, d'autant que chaque femelle peut avoir plus de 20 petits par an.
Au printemps, les ragondins font des carnages dans les pousses de jeunes roseaux. Ce sont des tondeuses à gazon, ils bouffent tout. Il y a 15 ans, les roselières faisaient 2 à 3 mètres de haut, aujourd'hui elles font à peine un mètre et certaines meurent.
Résultat, la roselière se réduit, l'étang s'élargit et la terre envahi les roubines, ces petits canaux de navigation.
Sans oublier la surconsommation de plantes et la destruction de nids d'oiseux, le ragondin déstabilise l'environnement aquatique de la Camargue et surtout, il fragilise les digues en y creusant des terriers et un réseau de galeries.
Quel avenir pour les marais ? Aurons-nous les moyens de les protéger ?
Aujourd'hui, ces questions se posent car ces magnifiques écosystèmes complexes sont particulièrement fragilisés par les espèces envahissantes, mais aussi par les pesticides de l'agriculture et par la montée du niveau de la mer dans le delta du Rhône.