L'infanticide de Mathéo à Sommières en mai 2017 est bien l'acte de sa mère. La justice a jugé avoir assez de charges pour prouver sa culpabilité. Mais la Cour d'appel de Nîmes a déclaré l'accusée pénalement irresponsable. Cette quadragénaire bipolaire sera donc placée en hôpital psychiatrique.
Dans la nuit du 22 au 23 mai 2017, le jeune Mathéo âgé de 7 ans a été tué par sa mère à coups de couteau à son domicile de Sommières, dans le Gard.
Ce jeudi, la Cour d'appel de Nîmes a reconnu la responsabilité de la mère dans le meurtre de son enfant, jugeant avoir assez de faits et d'éléments prouvant sa culpabilité. Mais la justice a également soulevé son irresponsabilité pénale au moment du drame.
La mère infanticide ne sera donc pas jugée devant une Cour d'Assises pour meurtre par ascendant sur mineur de 15 ans. En revanche, elle sera placée en centre de soins spécialisés.
Lara Llobet a aussi interdiction de rencontrer les autres parties de cette affaire durant 20 ans... dont son fils. Une peine assortie d'une interdiction de résidence dans le Gard et l'Hérault, également de 20 ans.
Une mère bipolaire, accro au cannabis
Diagnostiquée bipolaire quelques années avant le drame, mais ne prenant pas son traitement, très accro au cannabis, Lara fumait en moyenne 10 joints par jour.
La justice a donc considéré que si Lara est aujourd'hui responsable de ses actes, la nuit du décès de Mathéo, son jugement était totalement altéré, par des troubles psychiques ou neuropsychiques ayant aboli son discernement ou le contrôle de ses actes.
En effet, à l'arrivée des secours, la mère de Mathéo était incohérente, très agitée et parlait de lumière blanche, d'extra-terrestres et de sacrifice religieux.
Des éléments et un passé psychiatrique suffisants pour les magistrats.
3 expertises psychiatriques pour déterminer la responsabilité pénale de l'accusée
Les 3 expertises psychiatriques réalisées pour les besoins de l'enquête par 4 spécialistes ont donné des conclusions contradictoires… d'où l'organisation d'une audience le 27 janvier dernier, devant la chambre de l'instruction du tribunal judiciaire de Nîmes. Elle devait trancher sur l'état mental de Lara Llobet. Et donc dire s'il y aura un procès ou non.
2 des 3 expertises pencheraient plutôt pour l'irresponsabilité totale... L'avocat de la défense plaide évidement cette thèse pour la mère de famille. Mais les parties civiles n'acceptent pas la perspective et veulent que la justice passe... et qu'un procès se tienne.