La saison dernière, le Nîmes Olympique a montré ses talents. Résultat, des joueurs clés du club ont été recrutés ailleurs. Et avec le plus petit budget de la Ligue 1, les Crocos peinent à compenser ces départs.
A moins d’un mois de la fin du mercato estival, le Nîmes Olympique tarde à recruter. Et ce alors même que le coup d’envoi de la saison se fera face à un adversaire de taille : le PSG, samedi 10 août au Parc des Princes.
Il y a urgence, car après avoir fini à la 9e place, une place encore plus belle pour un promu, le club a perdu plusieurs de ses meilleurs joueurs. Téji Savanier, meilleur passeur 2018-2019 du club, a signé pour le voisin Montpellier, son club formateur, tout comme son compère au milieu Jordan Ferri. Si on ajoute le meilleur buteur de la saison dernière Denis Bouanga, parti à Saint-Etienne,Faïtout Maouassa (Rennes) ou encore Sada Thioub et Rachid Alioui (Angers), le total est de quinze départs... pour cinq recrues.
A l’origine de ce décalage, le départ début juillet en plein mercato du directeur sportif en charge du recrutement, Laurent Boissier, usé physiquement. Une perte dont le plus petit budget de Ligue 1 avec 25 millions d'euros se serait bien passée.
Petit poucet
L'entraîneur Bernard Blaquart reconnaît que la situation est délicate : "J'en ai connu des trucs à Nîmes, mais la démission de Laurent, cela fait partie des moments forts". Auteur d'un sans faute depuis sa nomination il y a quatre ans, Blaquart aussi aurait pu quitter le navire cet été, approché par Dijon au mois de juillet. "Dijon pouvait m'intéresser, mais mon président Rani Assaf a mis un veto sur mon départ. C'était trop précipité, mais je ne regrette rien, sinon je ne serais pas là". Là pour préparer au mieux une saison où il faudra encore "lutter pour décrocher son maintien. Tout le monde a conscience de notre tâche, la saison sera compliquée".
"Avec le plus petit budget du championnat, on sera encore le petit poucet de cette Ligue 1", relève le technicien nîmois de 62 ans, apôtre du jeu offensif et formateur dans l'âme.
On va devoir être prêt, conserver notre même état d'esprit et notre générosité de la saison dernière et ne pas se prendre pour d'autres.
Des principes à appliquer dès le premier match, face à l’ogre parisien pour espérer un exploit, mais qui pourraient ne pas suffire s’il manque toujours des recrues. "Il n'y a pas encore le feu, mais la situation est compliquée, il y a urgence à recruter rapidement" ne cache pas Blaquart. "Je ne suis pas inquiet, mais je m'interroge. La saison dernière, on était dans la découverte, là, on n'est pas compétitif".
Les départs de joueurs clés? "On pouvait s'y attendre. Ce sont des choix subis, des joueurs majeurs qui ont pris de la valeur et méritent de grandir ailleurs".
"Pas rassurant"
Financièrement, Nîmes fait avec ses moyens. L’effectif actuel repose sur quelques cadres comme le gardien Paul Bernardoni, le capitaine et défenseur Anthony Briançon ou l'attaquant Renaud Ripart. "On ne peut pas recruter en Ligue 1, sauf à obtenir un prêt", glisse le coach. Recruter en ligue 2 ou en National, ce sont des paris, mais il ne faut pas se tromper et faire n'importe quoi.
On n'est pas gourmand, on est loin des standards des clubs de Ligue 1, mais il faut quand même nous donner quelques chances de pouvoir lutter. Là, on ne s'est pas renforcé et ce n'est pas rassurant.
Pour l'heure, Nîmes a recruté les milieux de terrain Zinedine Ferhat (Le Havre, L2) et Romain Philippoteaux (Auxerre, L2), le défenseur Pablo Martinez (Strasbourg, L1) et deux joueurs des Balkans: l'attaquant macédonien Vlatko Stojanovski et l'attaquant international bosnien Haris Duljevic. Avec ces ingrédients, le magicien nîmois est-il capable de faire de nouveaux miracles? "Ici, il n'y a pas de magicien, la saison dernière il y a juste eu des planètes qui se sont alignées".