Qu'est-ce qui a bien pu provoquer de si gros dégâts sur la maison que loue Marie-Josée et André Brunet ? Depuis qu'une explosion a été entendue à quelques kilomètres au nord de Nîmes, elle n'est plus habitable. Trop dangereux. Des représentants de l'armée se sont rendus sur place, vendredi 17 janvier 2025.
Le couple de locataires, installés dans cette maison de Garrigues-Sainte-Eulalie (Gard) depuis 22 ans, c'est-à-dire depuis sa construction, a accepté d'ouvrir la porte du logement à Pascale Barbès et Thomas Imbert de France 3 Pays gardois. "Le plafond est descendu au niveau du milieu et maintenant, c'est tout le Placo qui tombe un peu tous les jours et la maison continue de craquer, constate Marie-Josée Brunet, dans la salle à manger. Son mari, André, et elle sont relogés dans un appartement.
Un grand "boom"
Le 13 novembre 2024, vers 13h, Marie-Josée était en train de faire la vaisselle, André, lui, se trouvait dans le garage, quand le bruit d’une explosion les a fait sursauter. "Il s'est passé quelque chose, explique André Brunet. On n'est pas les seuls à l'avoir entendu. La compagne de mon voisin qui avait sa fillle avec elle, la petite a hurlé de peur. J'ai un ami en bas qui a entendu le 'boom'. Une amie de mon fils qui habite dans Garrigues a entendu le 'boom'."
Huit jours plus tard après ce "gros bruit" d'explosion, le toit et le plafond de la maison s'affaissent de 20 à 30 cm environ. Un phénomène similaire se produit chez le voisin. "Ça a commencé par des petits bruits sourds. Des fissures sont apparues et après les bruits étaient un peu plus importants", se rappelle Marie-José Brunet. Suffisant pour la troubler car jamais elle n'avait entendu cela dans cette maison qu'elle occupe depuis plus de 20 ans.
Des experts de l'armée
À 14h, ce vendredi 17 janvier 2025, des experts en assurances et en bâtiments sont venus constater les dégâts. En possession du dossier depuis seulement deux jours, ils ne feront pas de commentaires. À Marie-José, l'expert en bâtiment de l'armée a expliqué qu'il allait se renseigner pour savoir si, le 13 novembre 2024, un avion de l'armée avait franchi le mur du son dans le secteur. "Ça peut prendre deux semaines, comme ça peut prendre deux mois voire plus", a compris Marie-José Brunet, lors de sa discussion avec le représentant de l'armée.
Car ni un séisme, ni la sécheresse ne peuvent expliquer des fissures si soudaines et si importantes. S'agirait-il alors de la conséquence de l'onde de choc provoquée par un avion de chasse franchissant le mur du son ? L'armée de l'air enquête.
Revenir à tout prix
Enquête de l'armée, assurances, travaux... L'avenir est incertain pour le couple Brunet. Il ne sait pas encore quand, mais André Brunet veut à tout prix revenir habiter les lieux. "Ça fait 22 ans qu'on est là, je suis en retraite depuis le 1er janvier, quoi qu'il arrive je reviendrai dans cette maison."
La propriétaire a contracté un crédit de 20 000 € pour placer en urgence les étais et blocs béton qui retiennent les murs. Les locataires, eux, ont dû quitter les lieux. Tous restent suspendus aux réponses des assurances.