L’Occitanie ne compte plus les fratries qui brillent en sport. La dernière en date les frères Rossel, Yohan et Léo. Léo le petit frère est devenu champion de France des Rallyes 2024 le 25 novembre, cinq ans après son aîné. Un titre qui en appelle d'autres.
À Saint-Jean-du-Gard, au garage "Rossel et Fils", Jean-Charles réceptionne quelques cartons. C'est calme, normal c'est lundi et qui plus est un lendemain de course. Car dans la famille Rossel, on ne vit que pour ça et depuis longtemps.
Une fratrie en or
Sur un tableau de liège accroché au mur, des photos en sont la preuve. En les regardant, le père, Jean-Charles, égrène fièrement les complétions et les souvenirs : "2015, le rallye de Monte Carlo. 2019, championnats de France. 2021, Monza."
En 2021, Yohan Rossel avait arraché un titre mondial en WRC3 au Rallye de Monza en Italie. Deux ans plus tôt, il avait été sacré champion de France des rallyes "asphalte", comme son frère Léo, ce 25 novembre 2024. Au-dessus de la rade de Toulon, à bord de sa Citroën C3, le roi Léo et son copilote n'ont pas tremblé. Alors, avoir deux fils champions de France fait un heureux papa : "C'est une grosse fierté. On n'est pas très nombreux !", confie Jean-Charles Rossel.
La compétition dans le sang
Avant d'en arriver là, les deux frangins ont tout essayé. Le karting, bien sûr, mais pas seulement. "On avait un petit circuit à la maison, on avait un peu de terrain donc ils s'amusaient, on faisait des chronos, se rappelle Jean-Charles. Dès qu'ils faisaient quelque chose, on faisait des chronos. Ils ont même fait des chronos avec une tondeuse à gazon. Il y a toujours eu la petite compétition entre eux deux. Quand il y en avait un qui gagnait, l'autre avait envie de gagner aussi."
C'est d'abord Yohan qui s'est lancé, donnant envie à son benjamin Léo. Il est loin le temps ou le petit Rossel se faisait la main sur la tondeuse à gazon familiale. Léo, 27 ans, est un jeune papa heureux, sur un nuage.
Clin d'œil aux frères Lebrun
La compétition coule dans les veines des deux frères qui, sans avoir suivi la même trajectoire, ont le même objectif. Gagner. Ce garage qui ne paye pas de mine est bien un nid à champions. Ce jour-là, Yohan en dévoile quelques secrets : Léo "travaille presque plus que moi, c'est un gros gros travailleur et sans le travail, on est foutu ! C'est un travail de toute la famille, beaucoup, beaucoup de sacrifices qui paient aujourd'hui."
L'hommage d'un grand frère. Une fratrie qui n'est pas sans rappeler une autre histoire en Occitanie. Celle des frères Lebrun. D'ailleurs, les Rossel ont une proposition à leur faire : "s'ils veulent monter un jour en séance d'essai, c’est quand ils veulent !", lancent les deux frères en cœur. L'invitation est lancée. "Après on fera une partie de tennis de table, mais avec des raquettes lisses...", plaisantent-ils. Léo et Yohan ont cet hiver un peu de temps avant de repartir pour une nouvelle saison.