C'est le cas à Vias, à Pomerols, ou encore à Sommières. La pénurie de bouteilles en verre pour le vin est liée à la guerre en Ukraine mais aussi à la fermeture des verreries. Conséquence : les vignerons cherchent des solutions pour éviter la rupture de stock.
On pourrait croire à un paradoxe. Face à la pénurie de bouteilles en verre blanc , les vignerons du sommiérois ont choisi de faire des réserves. Devant le chai, un stock de 400 000 bouteilles attend.
Dix fois plus de stock
"C'est une situation exceptionnelle, d'habitude on a dix fois moins de stock sur la cave. On est obligé de surstocker pour être surs de pouvoir conditionner les commandes de nos clients dans les 3 mois à venir", explique Thibault Crespin, maitre de chai à Aspères dans le Gard.
Des difficultés d'approvisionnement dues à la guerre en Ukraine et à la fermeture des usines de verre. Les bouteilles en verre blanc sont devenues une denrée rare. Avec pour conséquences, des délais de livraisons qui s'allongent jusqu'à six mois, et la nécessité pour la cave coopérative d'avoir un fonds de trésorerie important.
"Les stocks que vous avez derrière nous, on les commande, on les fait livrer et nous sommes obligés de les financer à l'avance sans avoir vendu le produit avant. C 'est un gros décalage de trésorerie d'au moins six mois", confirme Christian Jeanjean, vice-président de la cave.
Augmentation des prix
Des bouteilles en verre dont le prix a augmenté de 20%. Les vignerons n'ont pas d'autre choix que de répercuter cette hausse auprès des détaillants. Depuis un an, ce caviste gardois a constaté plusieurs majorations de prix. Pour lui, le verre n'est pas la seule raison.
"Il y a l'augmentation du carton et du papier. Toutes les augmentations d'énergie. Donc en fait, les viticulteurs sont complètement étranglés par ce qui étaient invisibles du coût de la production. On est obligés maintenant, face à ces répercussions, d'augmenter les tarifs", détaille Eric Vidal, caviste, "Des Cévennes à la Camargue" à Sommières.
Pour le consommateur, la hausse des prix reste contenue, elle ne dépasse pas 1 € par bouteille.
Ecrit avec Jean-Michel Escafre.
