Emmanuel Macron a annoncé que François Bayrou devrait se rendre en Chine prochainement. Une visite synonyme d'espoir pour les producteurs d'Armagnac confrontés à la crainte de hausse des taxes douanières sur leurs produits.
Les producteurs d'Armagnac sont inquiets et se sentent dépourvus. Leurs élixirs pourraient pâtir d'une guerre économique entre l'Europe et la Chine.
L'une prévoit une surtaxe de 35% sur l'importation de voitures électriques chinoises, l'autre répond par la menace d'une hausse des taxes douanières sur les Armagnacs notamment.
Un marché difficile
Surtaxes chinoises sur l'armagnac et le cognac : "Les mesures de rétorsion annoncées par la Chine sont extrêmement préoccupantes pour cette filière", regrette @AnnieGenevard. "Nous avons mobilisé toutes les forces diplomatiques pour convaincre les Chinois de renoncer."#QAG pic.twitter.com/oTVX6n6DYP
— LCP (@LCP) November 12, 2024
"Je reviens de Chine. La situation est difficile et le marché compliqué. Les consommateurs s'inquiètent d'une hausse des taxes qui ferait grimper le prix de nos produits. On a le risque de sortir du marché et de subir la concurrence des whiskies et autres spiritueux" explique Marc Darroze président-directeur général de la maison Armagnacs Darroze.
Les producteurs tirent la sonnette d'alarme depuis plusieurs mois déjà sans réelle réponse.
Tous ressentent de l'impuissance face à une situation qu'ils ne maîtrisent pas.
"L'armagnac est une victime collatérale d'une guerre économique qui nous dépasse. On subit" se désole Marc Darroze.
Vers des négociations ?
L'annonce d'une prochaine visite du Premier ministre François Bayrou en Chine apparaît comme une infime lueur d'espoir dans un contexte bien sombre.
"On ne connaît pas les détails de son discours. Je ne sais pas quoi en attendre. Ça nous dépasse, nous on est des chefs de PME qui essayons de travailler du mieux possible. Quelle est la marge de manœuvre de Monsieur Bayrou? Je l'ignore !"
Et les mois qui viennent s'annoncent complexes pour la filière Armagnac. Un spiritueux particulièrement prisé par les consommateurs américains, russes et chinois.
"On réalise 15 % de notre chiffre d’affaires dans chacun de ces pays. Alors avec l'arrivée de Trump, la guerre avec l'Ukraine et la guerre économique entre la Chine et l'Europe, on va se retrouver dans des négociations géopolitiques qui nous dépassent" s'alarme Marc Darroze.
La filière compte aujourd'hui plus de 600 producteurs.
Propos recueillis par S.Wachlewicz