"Ce n'est pas encore la vie d'avant" : comment le département du Gers aborde le déconfinement

Les services de l'Etat dans le Gers ont fait le point, ce lundi 11 mai 2020, sur le plan stratégique de déconfinement en oeuvre dans le département. "Ce n'est pas le jour J", assure la préfète du Gers, Catherine Seguin, "mais la levée du confinement et le début d'un déconfinement très progressif". 

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

"J'insiste fortement. C'est le message de la prudence et de la responsabilité, lesquels vont être déterminants dans les semaines à venir".

La préfète du Gers, Catherine Seguin, a en effet beaucoup insisté, ce lundi, à l'occasion d'un point presse avec les services de l'Etat. "Ce n'est pas la vie d'avant, à partir d'aujourd'hui. Ce le sera sans doute beaucoup plus tard, d'ailleurs. Il faut attendre le vaccin, vous le savez, cela peut durer 12, 18, 24 mois. Et en attendant, il faut que nous apprenions à vivre avec le virus et à nous en protéger"

Cette date du 11 mai est une fausse impression de liberté

Il y a dix jours encore, le département du Gers avait été le seul de toute la région Occitanie à se réveiller en orange sur la carte de déconfinement du gouvernement. Aujourd'hui, tous les indicateurs sont positifs "mais une couleur unique ne veut pas dire la même chose d'un département à l'autre", souligne Catherine Seguin, "nous avons donc décliné notre stratégie locale de déconfinement progressif". 

Les chiffres de l'ARS

Les derniers chiffres de l'agence régionale de santé (ARS) d'Occitanie sont encourageants : le département du Gers a enregistré 241 cas de Covid-19, 22 personnes sont décédées en établissements de santé, 33 au total. 21 hospitalisations sont en cours (au 10 mai) dont trois en service de réanimation, lequel ne connaît pas de "grosse tension", selon le directeur territorial de l'ARS. 
700 000 masques livrés par l'Etat ont été distribués aux personnels soignants depuis le 20 mars dernier.

Dans 13 Ehpad (établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes) et un établissement d'accueil pour personnes handicapées, 982 agents ont été dépistés (42 cas positifs), ainsi que 902 résidents (46 positifs). 

Le dépistage

A partir d'aujourd'hui, lundi 11 mai, les laboratoires du département (publics et privés) seront en mesure de réaliser entre 400 et 500 tests par jour, notamment grâce à la mise en place de "drive", dans 11 communes gersoises (notamment Lisle-Jourdain, Eauze, Mirande, Lectoure, Auch, Samatan, Vic-Fezensac).

"Il n'y a évidemment pas de dépistage préventif car ce n'est ni pertinent, ni utile. Cela n'aurait pas de sens", selon la préfète du Gers, Catherine Seguin, "ça induirait même une sorte de relâchement, comme on le voit avec certaines personnes qui portent un masque mais de ce fait, ne respectent plus les gestes barrières et la distanciation sociale".

Les trois axes du plan de déconfinement dans le Gers sont : progressivité, territorialité et réversibilité. En clair, "on y va doucement, prudemment", explique Catherine Seguin. "On s'adapte immédiatement en cas de cluster et si la situation sanitaire se dégrade, je me réserve le droit de modifier la stratégie de déconfinement". 

"Protéger, tester, isoler"

S'agissant de la protection, les masques seront comme partout ailleurs obligatoires dans les transports en commun, les collèges, dans certaines entreprises et certains commerces. Le télétravail est fortement recommandé partout où il est possible. 

Toutes les personnes symptômatiques ainsi que toutes les personnes dites "contact" seront d'abord isolées à leur domicile. Quand ce ne sera pas possible (si personne à risque dans le foyer, par exemple), une cellule  technique d'appui à l'isolement sera déclenchée. Des lieux d'hébergements possibles (comme des hôtels ou des gîtes) ont d'ores et déjà été répertoriés dans le Gers. Les personnes ainsi placées à l'isolement bénéficieront d'un accompagnement social, notamment avec l'aide d'associations. 

La reprise dans les écoles gersoises

Lundi 11 mai 2020, les enseignants ont repris le chemin des écoles afin de préparer l'accueil des élèves, le lendemain. Dans le département du Gers, 95 % des écoles vont rouvrir, les 5 % restants ont demandé un délai d'une ou deux semaine(s), à cause de personnels absents, de locaux inadaptés ou de manque de matériel type gel hydroalcoolique.

Sur les niveaux ouverts à la reprise, 48 % des familles ont fait le choix d'un retour à l'école, "avec beaucoup de diversités d'une école à l'autre", selon l'inspection académique du Gers. "Certains seront présents à 100 %, on met donc en place des rotations". 
L'Education Nationale a prévu 15 élèves maximum en classe, 10 en maternelle : dans le Gers, ce devrait être plutôt 10 élèves par classe en élémentaire et 7 maximum en maternelle, d'après les premières remontées. 

La priorité reste l'accueil des enfants de soignants, de salariés "indispensables" et désormais aux enfants d'enseignants et personnels scolaires et périscolaires. Ainsi que celui des enfants en décrochage. La préfète du Gers évoque à ce sujet un "retour qualitatif et pas quantitatif". 

"Les programmes ne sont plus une priorité, on parle plutôt d'éducation sanitaire, apprendre un "métier" d'élève fondamentalement différent. Pour que les enfants deviennent des ambassadeurs, des relais au sein de leur famille. C'est un défi inédit dans des délais très contraints. Tout est aménageable avec de la méthode. On fera les ajustements nécessaires école par école. Tous les jours à venir vont être déterminants", a ajouté Catherine Seguin, saluant au passage l'extrême dévouement des enseignants gersois, qui ont été "trois fois plus nombreux que de besoin à se porter volontaires chaque jour pour l'accueil des enfants des personnels soignants". 

Ce qui reste interdit

Dans le département du Gers, à l'inverse des marchés de plein vent qui rouvrent sauf interdiction locale, les plans d'eau, les lacs, les piscines restent fermés, sauf dérogation. Et ce, jusqu'au 2 juin.
La pratique sportive est possible individuellement, jusqu'à dix personnes maximum, en respectant les distances. Les sports collectifs, de contact, aquatiques et à l'intérieur sont interdits. Comme partout en France, les règles conernant les obsèques restent inchangées : 20 personnes maximum peuvent y assister.

Les mariages quant à eux doivent être reportés sauf pour les mariages "in extremis" (en cas de mort imminente) ou ceux des militaires s'apprêtant à partir en opération extérieure. 

"Le risque zéro n'existe pas"

Toutes ces mesures feront l'objet de "clause de revoyure toutes les trois semaines", a indiqué la préfète du Gers avant de recommander à nouveau à tous la prudence. "Le risque zéro n'existe pas. Il y a un risque qui s'appelle le coronavirus. Il circule vite et dans 15 % des cas, il présente des formes graves. On ne joue pas sur la peur. J'ai peur du virus, on en a tous peur. Cette crainte va nous accompagner".

Le déconfinement représente un risque augmenté. Cette peur va nous aider à nous en rappeller chaque jour

 
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information