Reconnus coupables, en septembre 2021, de l'accident ayant fait 3 morts lors du rallye de Laas-Tillac, dans le Gers, les deux organisateurs ont fait appel de cette condamnation. Ils sont à nouveau jugés par la Cour d'appel d'Agen (Lot-et-Garonne), jeudi 6 octobre.
L'accident est survenu le dimanche 24 août 2014 lors d'une course de côte à Laas-Tillac (Gers). Lors d'essais, le conducteur d'une Simca 1000 perd le contrôle de son véhicule après une succession de virages. Passant par-dessus un rail de sécurité, le véhicule fauche mortellement trois bénévoles de la course : deux commissaires de course et un photographe.
7 ans d'enquête avant la tenue d'un procès
Renvoyés devant le tribunal correctionnel d'Auch, en septembre 2021, deux organisateurs du rallye, le président de l’association du Club automobile Mirande Astarac (CAMA), Guillaume Bardot, et le directeur de la course, Philippe Poitevin sont jugés responsables de l'accident mortel. Tous deux sont reconnus coupables d'homicides involontaires "par manquement à une obligation de prudence ou de sécurité imposée par la loi ou le règlement". Ils sont condamnés à 10 mois de prison avec sursis. Une condamnation dont ils ont fait appel.
Guillaume Bardot et Philippe Poitevin se retrouvent donc ce jeudi 6 septembre 2022 devant la Cour d'appel d'Agen (Lot-et-Garonne) afin de faire entendre leur innocence.
Une nouvelle étape pour les familles des victimes dans ce qui s'apparente à un véritable marathon judiciaire. Il aura fallu 7 ans de procédures, une succession de juges d'instruction avant d'obtenir un décision judiciaire pour ce dossier.
Une journée d’audience éprouvante
Pour les familles des victimes, ce procès en appel fut difficile à vivre. Virginie Marchand a craqué à plusieurs reprise dans la salle d’audience de la cour d‘appel d’Agen. "Il a fallu revivre la journée du drame. Ça me renvoie au 24 aout 2014, les images reviennent, c’est difficile. Là, on est soulagé que ce soit terminé. Maintenant il faut attendre la décision qui sera rendue le 26 janvier."
Le parquet a requis 8 mois de prison avec sursis à l’encontre de Guillaume Bardot, le président de l’association du Club automobile Mirande Astarac (CAMA). En revanche il s’est prononcé pour la relaxe de Philippe Poitevin, le directeur de la course.
Maitre Michel Lagaillarde, l’avocat d’une partie des victimes, est un peu réservé à l’issue de l’audience. "Le parquet général a eu une lecture un peu différente qu’en première instance. Il a estimé que certaines infractions n’étaient pas caractérisées à l’encontre du directeur de course. Nous souhaitons pour les victimes que la justice soit rendue à leurs défunts et que la responsabilité des prévenus soit reconnue."
La décision de justice sera rendue le 26 janvier prochain.