A Toulouse, les syndicats condamnent les mesures prises à l'hôpital Marchant après plusieurs fugues

La décision de l’hôpital Marchant de fermer tous les services durant ce weekend et de priver ainsi les patients de visites et de sorties n'est pas du goût des syndicats. Ils condamnent ces mesures après 3 évasions survenues dans cet établissement. Selon FO, il y en aurait même eu 5.

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Le 19 janvier, Jérémy Rimbaud, alias "le cannibale des Pyrénées", s'enfuit de l'hôpital Gérard Marchant avant d'agresser une septuagénaire puis d'être interpellé. Le début d'une série de 3 évasions "officielles" à l'hôpital Marchant et 1 à Purpan. L'ARS a alors diligenté une mission d'inspection après une deuxième fugue, et demandé la mise en place de "mesures supplémentaires de sécurisation". Vendredi après-midi, la direction de l'hôpital Marchant annonce la fermeture des unités et des services pour le week-end.

Les syndicats CGT et SUD condamnent ces fermetures

Ce week-end, les portes des unités de soins sont restées en partie closes : pas de visites pour les patients, pas de sorties pour eux, restriction des promenades dans le parc. 

Dans un communiqué, le syndicat Sud Santé Sociaux s'interroge sur "la légalité d'une telle fermeture et exige la transparence de la direction sur ce point." D'autant plus que les instances du personnel n'ont pas été consultées. 

Il aura fallu un siècle pour ouvrir les portes des hôpitaux psychiatriques et une nuit pour qu'un directeur d'hôpital s'abaisse à les refermer avec les patients(es) à l'intérieur.

Syndicat Sud Santé Sociaux hôpital Marchant

Le syndicat dénonce cet isolement forcé, qui n'émane pas d'une décision judiciaire et qui enferme des patients même ceux qui se trouvent en soin libre. Et de rappeler que "l'hôpital n'est pas une prison, les soignants(es) des surveillants(es) pénitentiaires et les patients(es) des détenus". 

De son côté, le syndicat majoritaire CGT dénonce "la régression sécuritaire décidée dans un contexte de surmédiatisation, par l'Agence Régionale de Santé d'Occitanie et M. Moudenc, maire de Toulouse."

Selon la CGT, c’est l'ARS qui a imposé ces dernières années à l'hôpital Marchant la fermeture de 40 lits destinés aux longues hospitalisations. La mairie de Toulouse, qui préside le Conseil de surveillance de l’hôpital, n’aurait pas davantage soutenu les appels au secours du syndicat face à la situation de saturation de la filière psychiatrique publique. 

Le Syndicat FO avait alerté à plusieurs reprises

Selon FO, l'ARS d'Occitanie a été alertée en 2019 et 2021 par rapport à des dysfonctionnements de la direction en matière de règlementation dans différents domaines de sécurité. Le syndicat reproche aux dirigeants de l'hôpital des formations supprimées ou tronquées, notamment en matière de sécurité incendie. Un point pourtant crucial alors que les troubles psychiatriques peuvent entraîner des comportements de pyromane ou d'immolation par le feu. 

En août dernier, FO a déposé plainte pour "mise en danger de la vie d’autrui" dans le cadre d'un transport sanitaire par une ambulance défectueuse et le non respect d'un danger grave imminent. Selon eux, la dangerosité des patients est souvent sous-estimée et ni l'ARS, ni la mairie de Toulouse, ni le ministère de la Santé n'ont réagi à leur alerte.

Sur les fermetures de ce week-end, le syndicat reproche aussi à la direction de ne pas avoir consulté le CHSCT alors qu'il y a clairement une modification des conditions de travail. 

5 fugues en tout à l'hôpital Marchant selon FO

Ce week-end encore, certaines décisions ont eu du mal à se mettre en place. Selon FO, des patients ont eu des permissions de sortie malgré les interdictions mises en place. Ils ont dû être rapatriés à l'hôpital alors que certains étaient en famille. Des dysfonctionnements qui s'additionnent : selon FO, ce ne sont pas 3 personnes qui se sont enfuies de Marchant, mais 5. Deux autres fuites auraient été étouffées entre la première fugue et la seconde.

"En qui pouvons nous avoir confiance dans l’Etat ? s'interroge le syndicat. Il y a une sous-évaluation des risques et des dangers." 

L'enquête de l'ARS est en cours. FO a demandé au ministère de la Santé d'y être associé "pour ne pas qu'elle soit biaisée". 

Pour l'heure, les mesures de fermetures des pavillons prises ce week-end n'ont pas été levées. Une cellule de crise avec l'ARS est prévue mardi matin.

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