L'additif alimentaire E171 se trouve dans les dentifrices, les confiseries ou encore les plats préparés. Selon une étude menée par des chercheurs de l'INRA à Toulouse, il serait responsable de la croissance de lésions pré-cancéreuses chez le rat.
L'E171, scientifiquement appelé le dioxyde de titane a fait l'objet d'une étude menée par une équipe de chercheurs toulousains de l'INRA.
Des doses de cet additif ont été ingérées par les rats pendant 100 jours. A l'issu du test, "40 % des animaux présentaient des lésions précancéreuses sur le colon", a précisé à l'AFP Fabrice Pierre, co-auteur de l'étude, chercheur de l'unité Toxalim au centre de recherche en toxicologie alimentaire.
Le dioxyde de titane, composé à 45% de nanoparticules, a pénétré la paroi de l'intestin du rat en provoquant une baisse de l'activité de son système immunitaire.
Les chercheurs se montrent prudents : "On ne peut pas conclure sur la base de cette étude quant au caractère cancérigène du E171", selon Fabrice Pierre. "Elle ne permet pas non plus une extrapolation à l'homme." Une étude complémentaire de deux ans va être menée sur l'origine du cancer.
L'Anses a été saisie par l'Etat
A la suite de la publication, les ministères chargés de l'Economie, de la Santé et de l'Agriculture ont décidé de saisir conjointement l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (ANSES) "afin de déterminer si l'additif E171 représente un éventuel danger pour les consommateurs," selon le communiqué.En octobre dernier, avant les fêtes d'Halloween, l'association Agir pour l'Environnement alertait sur la présence de l'E171 dans plus de 100 sucreries consommées par les enfants. L'Agence Européenne de sécurité alimentaire, l'EFSA concluait elle en septembre dernier à l'inoffensivité pour les consommateurs de l'ingestion du dioxyde de titane, préconisant cependant des études complémentaires.
Le reportage de Stéphanie Bousquet et Olivier Denoun