Selon un nouveau rapport d'experts, le juge Borrel, retrouvé mort en 1995 à Djibouti, aurait été assassiné. Un coup de théâtre dans cette affaire où la thèse du suicide a longtemps été privilégiée par les autorités françaises et djiboutiennes.
Qu'est-il arrivé au juge Borrel, retrouvé mort en 1995 à Djibouti alors qu'il effectuait une mission de coopération avec la justice djiboutienne?
Longtemps, les autorités françaises et locales ont conclu au suicide de ce magistat toulousain détaché en Afrique. Son épouse, magistrate à Toulouse au moment des faits, n'y a jamais cru.
Un nouveau rapport d'experts lui donne raison. Le TGI de Paris à la demande de l'avocat de la famille a réuni un anthropologue, une médecin légiste et un expert en incendie. Ils ont étudié les photos du cadavre et le rapports médicaux de l'époque. Conclusion : la position du corps et les blessures sont incompatibles avec un suicide.
Des fractures causées par des coups
Ces conclusions sont au nombre de 4 : d’abord, il y a la répartition des brûlures. L’essence aurait été déversée sur le corps « recroquevillé » donc par un tiers. Puis il y a le briquet : retrouvé à proximité du corps, il n’a pas « brûlé ni même chauffé ». Bernard Borrel ne le tenait donc pas entre ses mains au moment de sa mort. Ensuite, il leur semble « très peu probable » qu’une victime en proie aux flammes ait pu marcher sur une dizaine de mètres. Et enfin, les fractures découvertes sur son corps n’ont été causées ni par des brûlures ni par une chute, mais plutôt par des coups portés au moment de la mort, selon le rapport.