Soumise à une rude concurrence mondiale, la division Defense & Space du groupe Airbus confirme un plan de suppression de 2043 postes dans le monde, dont 540 en France. Si aucun licenciement sec n'est prévu, la CGT critique néanmoins une décision "évitable".
Devant le comité de groupe européen réuni ce mercredi 4 décembre 2024, les dirigeants d'Airbus ont confirmé la suppression de 2043 emplois dans la division Defense & Space (ADS), soit 6% des effectifs de cette branche.
C'est un peu moins que l'objectif annoncé en octobre de 2500 suppressions. Le groupe justifie sa décision par les lourdes pertes, à hauteur de 1,5 milliard d'euros, subies dans ses activités dans le secteur des satellites géostationnaires, depuis l'émergence en 2020 du concurrent Starlink dirigé par Elon Musk.
Pas de licenciement sec selon la direction
Selon les plans présentés aux syndicats, les suppressions de postes interviendront d'ici la mi-2026, et toucheront quasi exclusivement des fonctions administratives et de direction. "Dans l'attente de discussions avec les syndicats", la direction d'Airbus a répété qu'aucun départ contraint n'était prévu, et elle s'est engagée à limiter les "effets sociaux" de sa décision.
ADS c'est 35 000 emplois dans le monde et un peu plus de 4 000 sur son plus gros site qui se trouve à Toulouse sur la ZI du Palays.
540 emplois supprimés en France
La France sera concernée par 540 suppressions, la majorité dans la branche spatiale dont le siège est à Toulouse. Les autres baisses d'effectif toucheront surtout l'Allemagne (689 emplois), la Grande-Bretagne (477), et l'Espagne (303). Les syndicats du groupe relèvent que le plan de suppressions annoncé est plus massif que les précédents : 400 postes avaient été supprimés en France en 2020, et 492 en 2013.
Décision évitable selon la CGT
Au nom de la CGT, Sébastien Rostan condamne une décision qu'il juge évitable.
Le groupe Airbus aurait les moyens de sauver les postes qu'il veut supprimer.
Sébastien Rostan, délégué central CGT Airbus
Le délégué syndical central note que "la masse salariale de ces 2043 postes est inférieure aux 300 millions d'euros d'actions Airbus actuellement rachetées par le groupe pour les distribuer gratuitement à ses hauts dirigeants". Airbus justifie son choix par un "besoin de rationaliser l'organisation pour améliorer la compétitivité à l'avenir".