Alerte des professionnels de santé : un challenge vidéo sur TikTok menace le traitement de malades du diabète

Un challenge pour perdre du poids sur le réseau social TikTok inquiète les professionnels de santé. Les vidéos qui cumulent des millions de vues, mettent en scène des utilisateurs s'injectant un antidiabétique et vantant leur spectaculaire perte de poids. Le centre de pharmacovigilance d'Occitanie Est alerte sur ces dérives dangereuses.

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Plus de 100 millions de vues pour le #Ozempicchallenge depuis le printemps 2022. Sur le réseau social TikTok, de plus en plus d'internautes font la promotion de l'Ozempic, un traitement prescrit contre le diabète de type 2. Ils se filment en train de s'injecter ce médicament dans un seul but : perdre du poids.

Des détournements qui ne sont pas sans risques pour la santé et qui entraînent des tensions d'approvisionnement pour les patients diabétiques.

Le phénomène prend de l'ampleur et les centres régionaux de pharmacovigilance observent de plus en plus de signalements de fausses ordonnances chez des patients non diabétiques.

"Un coupe faim"

Pour les patients diabétiques, l'Ozempic régule le diabète et agit sur le pancréas en stimulant l'insulino-sécrétion. Le médicament est très pratique puisqu'une seule injection par semaine suffit au lieu d'une par jour.

Ce traitement permet d'arriver à satiété plus rapidement et il entrainerait également une diminution de l'appétence pour l'alimentation riche en graisse. Un effet "coupe faim" que certains internautes ont vite vu comme un remède miracle.

Effets secondaires

Le problème c'est que l'Ozempic entraîne des troubles digestifs (nausées, vomissements) mais aussi des effets plus graves. 

Le sémaglutide (Ozempic) peut entraîner des pancréatites aigües, des cancers de la thyroïde voire du pancréas, des constipations sévères allant jusqu'à l'obstruction intestinale, des réactions d'hypersensibilité ou des insuffisances rénales.

Professeur Jean-Luc Faillie, responsable du Centre Régional de Pharmacovigilance

Le centre régional de pharmacovigilance d'Occitanie se dit préoccupé par ce phénomène. "Bien que le sémaglutide ait obtenu une autorisation de mise sur le marché pour la perte de poids chez des patients ayant des comorbidités liées au poids, il est important de rappeler que son utilisation doit se faire dans le respect des indications et non pas dans le cadre d'une performance sur les réseaux sociaux."

Des fausses ordonnances

Les centres régionaux de pharmacovigilance observent de plus en plus d'ordonnances falsifiées et suspectent un marché noir avec un réseau de revente sur internet. 

Depuis le mois de juillet, nous avons eu 20 signalements sur l'ensemble de la France. C'est sous-estimé car les médecins prescripteurs et les patients qui se procurent ces fausses ordonnances ne font pas remonter leurs agissements. On a remarqué que des ordonnances d'un médecin en région parisienne sont utilisées plusieurs fois et dans plusieurs villes d'Occitanie.

Professeur Jean-Luc Faillie, responsable du Centre Régional de Pharmacovigilance

"J'ai peur d'être en rupture"

Jean-François Thébaud et son épouse sont suivis pour des diabètes de type 2. Le couple prend de l'Ozempic une fois par semaine. Un traitement dont ils ne peuvent pas se passer sans encourir des risques pour leur santé, si le médicament venait à manquer :

Ce qui nous met en colère, c'est la promotion tous azimuts, qui vante l'effet coupe faim notamment via les réseaux sociaux.

Jean-François Thébaud, vice-président de la fédération française des diabétiques.

Le couple a l'équivalent d'un mois de traitement à domicile, mais impossible de faire des stocks plus importants. Avec ce nouveau phénomène, leur pharmacien n'a que 15 jours de médicaments en officine. 

"Ce qui nous met en colère c'est la promotion tout azimut faite d'abord par l'industriel qui se vante de l'effet coupe faim et ensuite par les réseaux sociaux" réagit le vice-président de la fédération française des diabétiques. 

L'agence nationale de sécurité du médicament demande aux médecins prescripteurs de respecter strictement l'indication de l’AMM (autorisation de mise sur le marché) et de ne prescrire ces médicaments qu’aux patients atteints de diabète de type 2.

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