Après la mort d'un homme, y a-t-il péril en la demeure rue Koufra à Toulouse ?

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Un homme est mort rue Koufra, à Toulouse, dans un squat. Une voisine avait alerté la mairie sur les risques d'insécurité dans ce bâtiment. Chronique d’un drame annoncé dans une maison abandonnée à Toulouse.

Ce jeudi 4 juillet, un homme est mort rue Koufra. Au numéro 16.



C’est une petite rue tranquille, dans le quartier Bonnefoy à Toulouse. A cette adresse se trouve un bâtiment à l’abandon. Une ancienne usine. Délaissé depuis plusieurs années, le site est squatté. Il  a subi plusieurs incendies. Les vitres et les portes qui donnent sur la rue Koufra sont cassées. N’importe qui peut y entrer. Des détritus jonchent le sol. A certains endroits, il n’y a plus de toit. On aperçoit le ciel à travers les poutres noircies par le feu.

 



Mort dans l'indifférence générale

Qui était cet homme mort ce 4 juillet dans ce lieu abandonné ?

Un sans-papiers qui vivait là avec d’autres sans logis ?

De quoi est-il mort ? De mort naturelle ? D’overdose ? Des suites d’une bagarre ?

Les habitants de la rue Koufra n’ont pas de réponses à ces questions mais la mort de cet homme dans ce lieu abandonné et dans l'indifférence générale a poussé un Toulousain à nous alerter. Pour que ce "faits divers permette de nous interroger sur le rôle de la collectivité, sur le droit de la propriété, sur la gestion de la cité". Au moins, dit-il, il aura tout fait pour alerter sur les dangers de ce lieu.



C’est sa maman qui habite rue Koufra. Elle a 87 ans. Depuis plusieurs mois, elle s’inquiétait de voir ce bâtiment ouvert aux quatre vents.

Le lieu est abandonné depuis plusieurs années. La propriétaire ne s’en occupe pas. Et des squatteurs ont trouvé là un refuge. Tout se passait bien malgré tout jusqu’à un incendie important en novembre 2018 laissant le bâtiment accessible à n’importe quel passant depuis la rue.

La voisine obtient un rendez-vous avec la maire de quartier. Le 14 janvier 2019, l’élue lui recommande de porter plainte contre X ou contre la propriétaire. 

Mais pour quel motif peut-on porter plainte quand on s’inquiète de l’état de délabrement d’un bâtiment ? Une simple main courante a donc été déposée.

 



Péril en la demeure ?

6 mois plus tard, rien n’a changé. A la mi-juin, lors d’une visite de quartier de l’adjointe au maire, la vieille dame relance le sujet. Elle reçoit une lettre une semaine plus tard, le 25 juin, dans laquelle l’élue l’informe qu’un arrêté de péril pourrait être pris.

Une semaine après, le 4 juillet, un homme est retrouvé mort au 16 rue Koufra.

On ignore les circonstances de sa mort. Elles n'ont peut être aucun lien avec l'état du site. Mais qu'adviendrait-il si des enfants allaient s'aventurer dans cette drôle de maison.

L’arrêté de péril n’a pas été pris. Cette mesure aurait pu permettre à la mairie de contraindre le propriétaire à effectuer des travaux pour assurer la solidité du bâtiment mais selon les services concernés il n'y a pas de danger pour l'espace public. 

 

Après des mois d'attente des solutions se profilent

Contacté, l'avocat de la propriétaire nous explique que sa cliente est une femme seule et endettée et qu'elle ne peut pas payer des travaux de sécurisation. Mais le site est en train d'être vendu. Un compromis a été signé avec un promoteur en juin dernier. Il doit déposer un permis de démolir avant la fin de l'été et il se serait engagé à sécuriser le bâtiment avant de commencer les travaux.



Seulement, tout cela va encore prendre plusieurs mois. Le temps que les permis soient déposés et acceptés.



Nous avons sollicité la municipalité sur ce sujet et elle vient de trouver une solution. Le maire devrait signer dans les jours qui viennent un arrêté lui permettant de se substituer à la propriétaire défaillante. Les services municipaux pourront alors interdire l'accès du bâtiment rue Koufra.



 
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