"Cela ressemble à de la provoc'" : projet de ligne TGV Toulouse-Bordeaux, les opposants veulent grossir les rangs de la ZAD, la préfecture prend des mesures

À compter de ce mardi 21 janvier 2025, "le port et transport d'armes et d'objets pouvant constituer une arme" est interdit dans le secteur de Saint-Jory, près de Toulouse. L'interdiction préfectorale vise à prévenir les troubles à l'ordre public alors que les opposants à la LGV prévoient de renforcer la ZAD installée dans le secteur.

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D'un côté, des appels pour venir renforcer et construire de nouvelles cabanes dans les arbres de la ZAD baptisée, la Guinguette vaillante, à Saint-Jory, à proximité du chantier des premiers travaux d'aménagements liés à la future ligne TGV. De l'autre, un avis d'interdiction de port et transports d'armes, du mardi 21 au 27 janvier 2025 sur la commune. La tension serait-elle en passe de monter d'un cran autour du chantier de la future LGV entre Toulouse et Bordeaux ? Voici le point sur la situation.

"Occuper le terrain pour éviter les coupes d'arbres"

"Un week-end de chantier collectif à la Ginguette Vaillante, les 24-25-26 janvier 2025". L'invitation circule sur les réseaux sociaux et la messagerie Telegram. Objectif ? "Renforcer et construire les cabanes dans les arbres et améliorer la vie au sol" sachant que les opposants à la LGV Toulouse-Bordeaux craignent des coupes d'arbres à compter de la mi-février.

Les occupants de la ZAD se sont installés depuis l'automne sur un triangle boisé, aujourd'hui pris en tenaille entre le canal latéral de la Garonne, les voies ferrées et une longue bande de terrain défriché dans le cadre du chantier des aménagements ferroviaires au nord de Toulouse.

Jean Olivier, président des Amis de la Terre de Midi-Pyrénées, nous explique que ces aménagements ont fait l'objet d'une autorisation environnementale prévoyant la coupe d'arbres entre le 1ᵉʳ septembre et la mi-novembre 2024. Mais il mentionne également l'existence "d'un astérisque indiquant que la préfecture pourrait autoriser les coupes à une autre période." Résultat : la crainte des opposants, c'est que ces déboisements soient finalement entrepris, entre le 15 février, lorsque les chauves-souris sortiront de leur hibernation, et le 15 mars, période à laquelle les oiseaux nidifient.

"Il y a là une petite fenêtre pendant laquelle les écologues et les autorisations environnementales considèrent que ça impacte moins l'environnement d'éventuellement couper des arbres", commente Jean Olivier. Autre point soulevé par les opposants : "le triangle boisé est à la limite de deux chantiers, celui des aménagements au nord de Toulouse et celui de la LGV nouvelle. Ce défrichement serait en réalité destiné au chantier de la nouvelle ligne à grande vitesse qui, pour l'instant, ne bénéficie pas de l'autorisation environnementale."

Un "écureuil" installé dans un arbre sur la ZAD de la Guinguette Vaillante, à Saint-Jory à proximité du chantier engagé en prélude à celui de la future ligne de TGV entre Toulouse et Bordeaux. © Thomas Otto

Pour rappel, un premier lieu d'occupation, près de l'écluse de Saint-Jory, avait été évacué en novembre 2024 sur décision de justice. Les "écureuils" avaient été contraints de quitter les arbres

À lire aussi : LGV Toulouse-Bordeaux : la justice ordonne d'évacuer les "écureuils" (déjà partis) et donne le feu vert pour l'abattage

Le préfet prend les devants pour prévenir "le risque de troubles à l'ordre public"

Dans un communiqué de presse, le préfet de la Haute-Garonne indique que "les travaux de la ligne ferroviaire à grande vitesse entre Toulouse et Bordeaux suscitent une forte opposition militante sur les lieux du chantier."

Et selon le représentant de l'État, "cette contestation s’est déjà manifestée par des troubles à l’ordre public répétés, des atteintes verbales et physiques aux personnes, des actions d’occupations illégales de terrains, des dégradations, sabotages et incendies de matériels destinés à la réalisation des opérations d’aménagements de cette ligne ferroviaire."

Ayant été sans nul doute informé du week-end de mobilisation à venir sur la ZAD de la Guinguette Vaillante, Pierre-André Durand a pris les devants. Le préfet a interdit "le port et transport d'armes et d'objets pouvant constituer une arme par destination", sans motif légitime, sur les communes de Saint-Jory, de Castelnau-d'Estrétefonds et de Grenade, du mardi 21 au lundi 27 janvier 2025.

"Cela ressemble à de la provoc', pour essayer de faire peur dans les chaumières et donner l'impression que ce seraient des dangereux militants armés qui se perchent dans les bois, nous dit Jean Olivier. Ce sont des personnes qui dorment dans les arbres, qui construisent des cabanes et qui sont bien déterminés à ne pas laisser couper les arbres."

Côté tribunaux, les Amis de la Terre de Midi-Pyrénées ont redéposé un mémoire complémentaire comme le juge les y avait invités. Les opposants attendent maintenant qu'un calendrier et une date d'audience soient fixés. "Pour nous, l'enjeu, c'est qu'il y ait une audience au fond avant septembre pour qu'on ne se retrouve pas, comme pour l'A69, où tout arrive alors que les travaux essentiels ont déjà eu lieu."

Pour sa part, et concernant l'occupation de Saint-Jory par des militants, l'agence du Grand projet du Sud-Ouest, nous indique que SNCF Réseau a effectué un dépôt de plainte, le 17 janvier 2025, pour "occupation illicite d'une de ses emprises".

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