À Toulouse (Haute-Garonne), le marché de la location est sous tension. Moins d'offres, de nouveaux habitants à accueillir, toujours plus d'appartements dédiés aux plateformes de tourisme : la recherche d'un logement à louer se transforme trop souvent en course d'obstacles.
Peut-on encore espérer trouver l'appartement de ses rêves en location à Toulouse (Haute-Garonne) ? Comme le constatent les professionnels de l'immobilier, l'offre se raréfie, en particulier pour certains logements. C'est le cas par exemple des surfaces les plus recherchées : les studios.
Pour les studios, nous avons désormais plus de demandes que d'offres.
Clémence Beaulieu, agent immobilier à Toulouse
Chute continue de l'offre locative
Alors que 55% des Toulousains sont locataires, l'offre de logements à louer en 2024 est en baisse de 6.6% sur un an, constatent les professionnels. Une tendance continue enregistrée depuis trois ans par le baromètre du site SeLoger.com, avec une chute de près d'un tiers de l'offre locative nationale.
Plus d'habitants, moins de constructions
Si le marché se tend, c'est d'abord la conséquence du manque de nouveaux logements neufs. En matière d'habitat, la métropole toulousaine reste attractive. Selon ses dernières orientations, les 37 communes de l'agglomération prévoient d'accueillir 90 000 nouveaux habitants d'ici 2035. Mais avec la morosité actuelle du marché du neuf, le rythme de la construction a atteint un niveau historiquement bas. "On faisait plus de ventes pendant le Covid" se désole la Fédération du bâtiment d'Occitanie.
Les jeunes reculent leur 1er achat
Dans l'agence immobilière où elle officie, Clémence Beaulieu note en outre une nouvelle tendance : la pénurie de T2 et T3 proposés à la location. L'agent explique qu'avec la conjoncture actuelle plus tendue sur les ventes, "les couples de trentenaires qui se lançaient auparavant dans un premier achat restent désormais plus longtemps locataires de leur appartement". Autant de logements en moins sur le marché.
Concurrence des locations de courte durée
En centre-ville, le marché de la location classique souffre aussi du succès des locations de tourisme, toujours très recherchées, à l'image de la plateforme AirBnB.
La rentabilité constatée continue de séduire les propriétaires. Et certains n'hésitent pas à contourner l'encadrement imposé par les autorités, explique Laurent Cazes, administrateur de biens.
Certains propriétaires passent en "professionnel", contournant ainsi la règlementation.
Laurent Cazes, administrateur de biens
Interdiction des passoires thermiques : encore moins de logements vacants à Toulouse ?
À Toulouse, 5 à 10% des logements sont classés en catégorie énergétique "G", donc considérés comme "passoires thermiques". Selon le calendrier des interdictions de location des logements dits "indécents", dès le 1er janvier 2025, ils devraient être interdits à la location. Avec le risque de tendre un peu plus le marché. "Nous nous mobilisons sur cette problématique, afin de clarifier la situation" affirme Sébastien Bénet, président de la FNAIM 31.
Mais la nouvelle réglementation pourrait finalement ne pas être appliquée de manière aussi restrictive. Une nouvelle proposition de loi actuellement à l'étude au Parlement, vise à permettre aux locataires actuels d'aller au bout de leur bail.