Le président PS du Conseil Général, 79 ans, ne s'est pas porté candidat à l'investiture du Parti Socialiste pour les élections départementales de mars prochain. Il laisse donc la présidence du département qu'il occupait depuis 1988.
Une page se tourne dans le paysage politique de Haute-Garonne : après 28 ans de présidence du Conseil Général, Pierre Izard, 79 ans, n'a pas sollicité l'investiture des militants socialistes pour les prochaines élections départementales qui auront lieu en mars 2015.
Pierre Izard est conseiller général depuis 1967. Il a pris la présidence du département en 1988, succédant à Léon Eeckhoutte.
L'intéressé reste silencieux
Sollicité, Pierre Izard n'a pas souhaité s'exprimer ce mardi après l'annonce de son retrait politique. Pas d'interview et pas de communiqué. Pour le moment, il a choisi de rester silencieux."On prend acte de sa décision. C'est une page qui se tourne pour la gauche et pour le département. On défendra son bilan, on sera fidèle à son héritage, mais on va aussi, avec la nouvelle génération de socialistes, proposer le nouveau département de demain" Sébastien Vincini, secrétaire fédéral du PS 31
Hommage à gauche...
Interrogé par France 3 Midi-Pyrénées, Sébastien Vincini, le secrétaire fédéral du PS de Haute-Garonne, indique "prendre acte" de la décision de Pierre Izard. "C"est une page qui se tourne pour la gauche et pour le département, continue-t-il. Nous serons fidèle à son héritage et nous défendrons son bilan : aucune commune du département n'a été oubliée. La gratuité des transports scolaires, les collèges, les routes : c'est un formidable maillage du département qui a été mis en place avec comme principe la solidarité, qui est inscrite dans notre ADN".
Mais le patron des socialistes du département pense déjà à l'avenir. "Le contexte politique national est difficile. Nous ne nions pas la crise économique, mais avec la nouvelle génération nous voulons mettre en place le département de demain. Avec un renouvellement massif des candidats, nous aurons à la fois des sortants avec de l'expérience et des nouveaux visages représentant la diversité du PS".
"Un adversaire coriace" pour la droite
Président de l'UMP de Haute-Garonne pour encore quelques semaines, le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc, a réagi au retrait de Pierre Izard. Interrogé par France 3 Midi-Pyrénées, il estime que "c'est une page qui se tourne pour le département et que forcément cela ouvre des perspectives pour la droite en Haute-Garonne". Ajoutant que Pierre Izard était "un adversaire coriace".
Qui pour lui succéder ?
Cette annonce, même si elle était attendue, va provoquer un bouleversement dans le département. Si la gauche conserve le Conseil général en mars prochain, il va lui falloir désigner un successeur pour la présidence, le tout dans un contexte particulier avec la réforme territoriale et un nouveau mode de scrutin pour les conseillers départementaux, élus par binomes (homme-femme).Aucun candidat n'est officiellement désigné ou même déclaré pour lui succéder (en cas de victoire PS) à la présidence mais certains y pensent très fort : Jean-Michel Fabre, Georges Méric, Jean-Jacques Mirassou... Mais comme le reconnaît un responsable du PS 31, "ces élections départementales seront très difficiles pour nous, alors avant de penser à être président il faudra d'abord réussir à se faire élire sur son canton".
Cinq primaires internes
Certains se disputeront l'investiture socialiste lors de primaires (organisées le 3 décembre prochain) : dans 5 cantons (sur 27 après rédécoupage), il y a en effet deux "quadrinomes" en lice (deux titulaires et deux suppléants). Les militants (électeurs sur le canton) devront donc se prononcer.Dans l'ensemble, cette élection sonne un franc renouvellement chez les candidats socialistes : seuls 21 des 39 sortants sont candidats à leur propre succession.
Changement de génération
Ce retrait, conjugué à la défaite en mars dernier de Pierre Cohen aux municipales à Toulouse et au possible retrait de la vie politique de Martin Malvy, le président PS du Conseil Régional (qui n'a toutefois pas encore dévoilé ses intentions pour les élections régionales prévues à la fin de 2015), conduit à un fort renouvellement des leaders locaux, départementaux et régionaux du Parti Socialiste. L'occasion de faire "monter" de nouvelles générations ?Voyez le reportage de Pascale Lagorce et Juliette Meurin :