Un mouvement de grève perturbe les agences de Pôle Emploi mardi 26 septembre, en signe de contestation au projet de Loi qui vise à créer France Travail. En Occitanie, même si le mouvement n'a pas été grandement suivi, des agents protestent contre la modification de l'attribution des allocations, qui vont pousser les agents à davantage contrôler les bénéficiaires.
Le projet de Loi "plein emploi" et la création de France Travail est à peine débattu à l'Assemblée Nationale qu'il suscite déjà des oppositions. Imaginé pour réduire le chômage de 7% à 5% d'ici 2027, il est déjà confronté à un appel à la grève national lancé par les syndicats de Pôle Emploi.
"Hyper-contrôleurs et mais plus des conseillers"
Un de ses articles vise à modifier certains droits des demandeurs d'emploi et du RSA, avec "l'obligation pour tous les demandeurs d'emploi de signer un contrat d'engagement et d'accomplir 15 à 20 heures d'activité par semaine".
Comprendre : assurer un travail d'intérêt général pour continuer de toucher l'allocation. À l'agence Pôle Emploi de Jolimont au nord de Toulouse (Haute-Garonne), plusieurs syndicalistes trouvent ce texte illisible. "On va passer à une logique de contrôle d'activité intrusive et répressive" condamne Thomas Domenech, élu CGT au CSE Pôle Emploi Occitanie.
Il rejoint son homologue Daniel Memain, agent Pôle Emploi et porte-parole Solidaires Sud Emploi Occitanie. "On va demander aux agents de devenir des hyper-contrôleurs et non pas des conseillers. L'injonction gouvernementale, c'est d'aller chercher toutes les personnes en âge de travailler et de les contraindre à accepter des travaux, que l'on appelle nous des travaux forcés, des travaux modernes imposés" ajoute-t-il. "Notre slogan, c'est : contrôle partout, service nulle part."
Une machine à alimenter la précarité
Pour ces deux syndicalistes, l'enjeu de l'emploi ne se joue pas cette incitation à ces heures d'activité. "La problématique du marché du travail n'est pas là-dessus" assure Thomas Domenech, craignant de voir son agence se transformer "en machine à alimenter la précarité".
En Occitanie, le mouvement de grève à Pôle Emploi a été peu suivi. À peine un agent sur cinq (16 sur 78 dans la région) s'est mis en grève aujourd'hui. Mais le mouvement pourrait se renforcer si le texte est adopté par l'Assemblée Nationale dans les prochaines semaines.