Deux ans après avoir placardé des affiches antivaccins contre le Covid dans les rues de Toulouse, le collectif Réinfo Covid poursuivait ce jeudi 16 janvier 2025, la préfecture de Haute-Garonne devant le tribunal administratif pour que cette dernière annule son arrêté d'affichage dans l'objectif de reprendre les campagnes.
En juillet et août 2022, plusieurs affiches aux messages opposés aux vaccins contre le Covid-19 étaient visibles dans les rues de Toulouse (Haute-Garonne) et de son agglomération. La préfecture de Haute-Garonne avait porté plainte pour "atteinte à la santé publique" et "désinformation" et émit un arrêté d'interdiction concernant ces affiches.
Ce jeudi 16 janvier 2025, le collectif Réinfo Covid poursuivait la préfecture devant le tribunal administratif pour que cette dernière annule son arrêté dans l'objectif de reprendre les campagnes.
Vaccination Covid : l'étrange affiche antivax placardée dans Toulouse https://t.co/XKyKW86AZ9 pic.twitter.com/LmziaRT6Ck
— France 3 Occitanie (@F3Occitanie) July 11, 2022
"Pas de débat sur le fond", estime Réinfo Covid
Au cours de l'audience, le rapporteur public s'est prononcé clairement pour un rejet de la demande d'annulation reprenant les arguments de la préfecture. Une position qui ne plaît pas du tout au président de l'association Réinfo covid, Vincent Pavan :
J'ai été content d'être assis parce que sinon je serais vraiment tombé de ma hauteur dans la mesure où on avait l'impression d'avoir un procureur et non pas un rapporteur public qui est censé quand même faire une synthèse, équilibrer les choses. Et puis surtout parler du sujet qui était vraiment la liberté d'expression bien plus d'abord que le contenu.
Vincent Pavan, président de Réinfo Covid
"Le rapporteur public a essayé de faire de la science alors qu'il n'y comprend rien, ajoute-t-il auprès de notre équipe de journalistes. Il ne sait absolument pas comment fonctionne la pharmacovigilance alors que nous-mêmes, en tant que scientifiques, en tant que statisticien, en tant que personnes informées, on sait très bien comment ça fonctionne."
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Décision dans 15 jours
L'association déclare s'appuyer sur des "experts indépendants". En 2022, plusieurs procédures avaient été lancées par la préfecture de Haute-Garonne et l'ARS Occitanie. Le gouvernement, par l'intermédiaire de la secrétaire d'État en charge de la citoyenneté, Sonia Backès, avait demandé la suppression des neuf affiches estimant que "les actions de ReinfoCovid sont à la limite de la dérive sectaire."
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Le 27 août 2022, la préfecture de Haute-Garonne a pris un arrêté interdisant cette campagne et imposant à l’annonceur, à l’association « Réinfocovid », et à l’affichiste, la société "Luchetta peinture et sérigraphie", de procéder au retrait de ces affiches.
Le président de Réinfo Covid ne compte pas en rester là. Il assure qu'il prépare un recours devant la Cour européenne des droits de l'Homme. Le tribunal administratif de Toulouse rendra, lui, sa décision dans une quinzaine de jours.