Ce qui est cuisiné en trop dans la restauration collective à midi, régale des personnes en précarité alimentaire le soir même. Voilà le concept développé depuis 2024 par une association solidaire et anti-gaspillage, basée à Toulouse. Comment ça marche ? On vous explique.
Une fois le repas terminé, c'est l'heure des comptes dans ce restaurant collectif de Toulouse. Un reste de cordons-bleus. Un bac de haricots verts, un autre de riz... Avec sa liste des restes alimentaires du jour, le chef Michel file vers l'ordinateur du bureau et se connecte à la plateforme Miam'Up. En quelques clics, tout est renseigné et le menu prêt à régaler d'autres personnes dans le besoin.
"Un lien logistique entre les restaurateurs et les associations d'aide alimentaire"
Lancée à Toulouse en 2024, Miam'Up permet aux restaurateurs de s'éviter une logistique compliquée pour donner ce qui a été cuisiné en trop. Souvent, les restes se retrouvaient à la poubelle, recyclés en bio déchets. Là, pour un abonnement mensuel de 20 euros auquel s'ajoute un forfait pour les collectes, Miam'UP s'occupe de tout. Pas besoin qu'un salarié reste disponible pour emmener le surplus à des associations.
"Nous, on fait vraiment le lien logistique avec la restauration et les associations d'aide alimentaire. Cela permet vraiment aux restaurants de moins gaspiller et de faire des actions solidaires", explique Justine Jaquinot, responsable développement partenariat chez Miam'Up. C'est elle qui est venue récupérer les bacs préparés par Michel.
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Lancée à Toulouse en 2024, Miam'Up travaille avec une vingtaine de structures pour les collectes : les cantines scolaires de neuf lycées toulousains ou encore des restaurants d'entreprises.
Des plats frais, cuisinés du jour
Lutter contre le gaspillage et éviter de jeter à la poubelle des aliments consommables, c'est la première motivation au sein de l'association qui gère la plateforme. Mais pour Margaux Zekri, la créatrice et directrice de Miam'Up, l'idée est aussi de permettre à des personnes en situation de précarité alimentaire d'avoir accès à des plats de qualité.
"La restauration collective aujourd'hui, elle est soumise à la loi Egalim, rappelle Margaux Zekri. Une loi qui oblige la restauration collective à cuisiner plus de produits bio, plus de produits certifiés. Ce sont des plats frais, cuisinés du jour" qui peuvent ainsi faire le bonheur de résidents de foyer associatif par exemple.
Chaque structure intéressée fait sa commande sur la plateforme. Et c'est gratuit. Et l'association Miam'UP s'occupe de la livraison avec l'aide de prestataires. "C'est un gain d'économie pour nous et en plus, cela permet d'éviter des gaspillages. Et je pense que c'est primordial à notre époque", se réjouit une résidente de foyer. "Miam'Up a aussi organisé un repas de Noël où il était possible de cuisiner avec des chefs. C'est un lien qui se crée", affirme une autre bénéficiaire.
Aidée par des fondations et des collectivités locales, Miam'Up compte quatre salariés et se développe également sur Montpellier. En 2024, l'association a ainsi distribué 58 000 repas.
(Propos recueillis par Benoit Roux et Eric Foissac)